Exaspérées par la hausse vertigineuse des prix des œufs et du poulet de chair, denrées à la base de la nutrition de la grande majorité des Marocains, les Associations de protection du consommateur appellent à l’ouverture d’une enquête publique sur la crise de la filière avicole marocaine. Elles pointent l’échec des pouvoirs publics dans ce secteur vital, écrit Al Massae dans son édition de ce mardi 21 juin.
Depuis plus de trois mois, les prix des œufs et de la volaille persistent dans leur tendance à la hausse. En raison de cette flambée des prix, particulièrement en ce mois de Ramadan, ces produits sont devenus inaccessibles pour la grande majorité des ménages marocains. Ce qui a interpellé des Associations de protection du consommateur qui sont montées au créneau pour dénoncer l’incapacité des pouvoirs publics à garantir la régulation d’une filière qui peine encore à se restructurer, note le journal.
Pour l’heure, il n’y a pas de pénurie. L’offre déborde mais, paradoxalement, les prix restent figés à leur sommet. Pour les Associations, il n’y a qu’une seule explication: la spéculation.
Comment expliquer le fait que le Maroc, qui était exportateur d'œufs des années durant, importe aujourd’hui des œufs d’Espagne proposés à des prix élevés?Le collectif de protection du consommateur estime que la crise de la filière provient de l’indifférence des pouvoirs publics face aux lobbies en place qui prennent du muscle et imposent leur diktat.Ces mêmes Associations, citées par le journal, constatent la non application des lois régissant les poulaillers au Maroc, lesquelles lois imposent la vente des poussins aux seuls propriétaires des fermes d’élevage agréées.Elles sont surprises de constater qu’en dépit de l’importation des milliers de tonnes d’œufs d’Espagne, le prix de l’œuf sur les marchés marocains continue de tourner autour de 1,30 DH l’unité.
De plus, elles ont relevé que les poules pondeuses inondent le marché et sont proposées à des prix défiant toute concurrence. L’offre de cette variété de poules dépasse largement celle du poulet de chair, ce qui explique l’échec de toutes les mesures de prévention annoncées auparavant, en vue d'assurer la sécurité sanitaire.
L’inflation des prix, de par le choc qu’elle a produit, ne peut masquer les grandes difficultés du secteur. Le Plan Maroc Vert, semble-t-il, n'a pas réussi à tenir ses promesses d’une offre de qualité et même labellisée, en prévoyant, déjà en 2013, un poulet de chair à 8 DH le kilo, à la sortie des fermes. Peine perdue peut-être, puisque les œufs, rien que les œufs, se vendent à des prix trois fois supérieurs à ceux pratiqués en Espagne ou en France, par exemple.