Nouvelle guerre contre les sacs en plastique

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Revue de presseKiosque360. Suite au fiasco de l’opération Zéro Mika, lancée en 2016, le gouvernement marocain a décidé de déclarer une nouvelle guerre contre les sacs en plastique.

Le 24/12/2018 à 20h42

Deux ans et des poussières. Eh oui, petit à petit l’oiseau fait son nid… Enfin, pas vraiment! La loi n°77-15, appelée plus communément “Zéro Mika”, qui interdit la vente et production de sacs en plastique serait-elle restée à l’état de fœtus?

Si Moulay Hafid Elalamy se disait satisfait des résultats, il y a quelques mois de cela, la réalité est, elle, plutôt mitigée. Les sacs en plastique continuent d’orner nos trottoirs. Quant aux ordures, elles poursuivent leur folle croissance à une vitesse grand V.

Devant ce constat, le gouvernement compte lancer une nouvelle guerre contre ces sachets non biodégradables. C’est en tout cas ce que rapporte le quotidien arabophone Al Massae qui, dans sa livraison de ce mardi 25 décembre, révèle qu’un nouveau projet de loi sera présenté devant le conseil du gouvernement. 

Ses objectifs: combattre les ateliers informels qui opèrent dans l’impunité en augmentant les pénalités. Ainsi, les personnes qui vendent, revendent, ou proposent des sacs en plastique, même gratuitement, paieront une amende allant de 200 à 500.000 dirhams, nous apprend le journal casablancais.Les producteurs desdits sacs risquent, quant à eux, de payer une pénalité allant de 10.000 à 100.000 dirhams.

En juillet dernier, la sonnette d’alarme avait déjà été tirée par le collectif Zéro Zbel qui avait mené une enquête auprès de 235 personnes dans huit marchés de Casablanca, Agadir et Tétouan. Les résultats étaient d’ores et déjà effarants: 60% des commerçants interrogés avaient confié que 80% de leurs clients demandaient encore à avoir un sac en plastique pour ranger leurs courses. 49% des consommateurs ont estimé que l’utilisation demeurait au beau fixe, ou avait même augmenté. 65% jugent leur consommation de sacs en plastique régulière, avec l’utilisation de 5 à 15 sacs de ce type lors des courses.

Pour rappel, la loi n°77-15, lancée en juillet 2016, interdit la fabrication, l’importation, l’exportation, la commercialisation et l’utilisation des sacs en plastique. L’application de cette loi comprenait notamment un fonds de reconversion de 200 millions de dirhams dédié aux entreprises concernées. Un fonds qui a profité à plusieurs entreprises qui ont émis le désir de se reconvertir dans un autre secteur d’activité.

En dehors du frein psychologique, en deux ans, les Marocains ne se sont toujours pas fait à l’idée de payer un sac en tissu ou en plastique biodégradable entre 1 et 6 dirhams, selon la taille. D’autant que la plupart des sacs à la vente comportent le logo de la grande surface. Donc, si c’est de la publicité, les consommateurs estiment qu’ils devraient être donnés gratuitement.

Par Khalil Ibrahimi
Le 24/12/2018 à 20h42