C'est en mars 2013 que la jeune femme a reçu le premier appel au secours. Des centaines de Syriens étaient perdus en Méditerranée, sur un bateau qui prenait l'eau. Nawal Soufi a alors appelé les garde-côtes italiens qui lui ont aussitôt expliqué comment aider les migrants à trouver sur leurs téléphones les coordonnées GPS aptes à orienter les secours. Les naufragés sont tous ressortis sains et saufs, après de longues heures de panique, de leur tragique périple. Un grand soulagement pour la jeune femme, rapporte Akhbar Alyaoum dans son édition de ce 27 mai.
Depuis, le scénario s'est répété des centaines de fois.Nawal Soufi a, par ailleurs, accompagné une ambulance chargée de médicaments jusqu'à Alep, communiquant son numéro de téléphone à chaque rencontre. "Un appel peut arriver à n'importe quelle heure. Des migrants en mer qui hurlent: "Nous sommes 500 personnes à bord, il n'y a plus d'eau, nous sommes en mer depuis 10 jours...", confie ainsi la jeune femme à France Presse.
L'entourage de Nawal Soufi est témoin de son courage et de son abnégation pour avoir parfois partagé avec elle d'intenses moments d'angoisse. "On ne supporte cette situation qu'à partir du moment où on la considère comme une mission. C'est lourd, mais telle est la cruauté du monde", confie Mussie Zerai, un prêtre qui reçoit depuis 2003 les appels à l'aide d’Érythréens perdus en mer ou encore séquestrés en Libye ou dans le Sinaï. Et d'ajouter: "Heureusement, il y a des jeunes engagés, comme Nawal. J’admire son courage".
Le parcours de Nawal Soufi, qui a grandi à Catane, en Sicile, a inspiré l’écriture du livre «Nawal, l’ange à la rescousse des réfugiés», signé Daniele Biela et paru la semaine dernière en Italie.La jeune femme suit, à Catane, des études de sciences politiques, tout en travaillant à temps partiel comme interprète auprès des tribunaux de Sicile. Elle passe aussi beaucoup de temps à la gare de Catane pour venir en aide aux immigrés. Son seul moment de répit: celui où elle rejoint sa famille, qui la soutient dans son action et qui représente, pour elle, un "pilier fondamental".