Nador: 10 millions de dirhams pour une circoncision qui a mal tourné

Instruments chirurgicaux, dans un bloc opératoire, alors qu'une équipe médicale est à l'œuvre. 

Instruments chirurgicaux, dans un bloc opératoire, alors qu'une équipe médicale est à l'œuvre.  . Piron Guillaume - Unsplash

Revue de presseLe tribunal de première instance de Nador vient de condamner un médecin à une peine de prison avec sursis, assortie de 10 millions de dirhams de dommages-intérêts à la famille de l’enfant, victime d’une erreur médicale dont il est responsable après une circoncision. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 17/02/2023 à 19h21

L’affaire remonte au mois d’août 2021. Un enfant souffrant d’une inflammation de la muqueuse du gland et du prépuce a été admis dans un cabinet médical à Nador. Après examen, le médecin a conseillé aux parents de circoncire l’enfant. Chose faite.

Mais après l’opération, la famille s’est retrouvée dans une spirale infernale entre les spécialistes de la chirurgie infantile et la justice, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 18 et 19 février. En fait, juste après l’acte de circoncision, la maman a constaté une hémorragie chez l’enfant et des complications qui se sont aggravées.

Un parcours du combattant a débuté au centre hospitalier universitaire (CHU) d’Oujda où «une équipe médicale a constaté un cas d’invalidité permanente», indiquent les sources du quotidien. Sur la base de ce constat, «le père de l’enfant a saisi la justice, accusant le médecin d’avoir amputé le gland du sexe de son fils», lui provoquant «une invalidité permanente difficile à soigner».

En février 2022, poursuit le quotidien, l’affaire est devant le tribunal de première instance de Nador. A ce propos, plusieurs expertises ont été effectuées sur l’enfant pour démontrer la gravité de l’acte qui a amputé le gland au lieu d’enlever le prépuce. Et avant de statuer après pas moins de dix-huit audiences, précisent les sources du quotidien, «le tribunal a ordonné une dernière expertise à une équipe médicale composée du directeur du centre hospitalier universitaire d’Oujda et d’autres spécialistes de la chirurgie infantile de l’hôpital Al Farabi d’Oujda».

L’expertise effectuée par cette équipe médicale a montré l’origine du mal. C’est sur cette base, ajoute le quotidien, que le tribunal de première instance de Nador a rendu son verdict. Le médecin a été condamné à une peine de prison avec sursis et dix millions de dirhams à verser à la famille de la victime.

En plus de sa responsabilité civile dans cette affaire et de sa responsabilité pénale, le médecin a également été sanctionné par l’ordre régional des médecins de l’Oriental, fait savoir enfin la même source.

Par Mohamed Younsi
Le 17/02/2023 à 19h21