La ville de Meknès a vécu dans l’anarchie sécuritaire la plus totale tout au long de la journée de jeudi 11 février dernier. Des "mcharmline" y ont en effet sévi impunément et agressé la population, au point qu'un couvre-feu a été décrété dans la ville ismaélienne. Ce n’est cependant que plus tard dans la soirée de jeudi que les services de police ont commencé à s’activer pour mettre la main sur les jeunes criminels, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce lundi 15 février.
D’après le journal, l’intervention tardive de la police relève d'une «paresse sécuritaire». Les cinq criminels, armés d’épées, avaient déjà terrorisé la population dans les quartiers les plus anciens de Meknès. La police n’est arrivée sur les lieux du désastre qu’après la fuite des jeunes malfrats et alors que les rues et boulevards, désertés, ressemblaient à un "no man’s land".
Les cinq "mcharmline" ont d’abord attaqué plusieurs commerces en usant d’épées et de bâtons, avant de s'en prendre aux passants pour les détrousser. Agés de 20 à 24 ans, les criminels étaient dans un état manifeste d’hystérie tandis qu'ils s'adonnaient à leurs actes barbares, à cause, selon Assabah, d'une consommation excessive de drogues et comprimés hallucinogènes. La violence des cinq jeunes ne s’est pas arrêtée aux commerces et aux passants. Elle a également touché plusieurs automobilistes. Ce n’est que quelques heures plus tard que la police de Meknès a décrété l’état d’alerte et déployé plusieurs brigades de police dans les différents quartiers concernés.
Selon les sources d’Assabah, les services sécuritaires ont déjà réussi à identifier deux des mcharmline en se basant sur les enregistrements d’une caméra vidéo installée dans l'un des centres commerciaux dévalisés. Les deux criminels ont été arrêtés et interrogés par la police. Ils ont spontanément avoué leurs délits. La police recherche toujours les trois autres agresseurs.