Les éléments de la police judiciaire de Hay El Hassani ont fait une descente, dimanche dernier, dans un appartement qui, loin de servir de simple salon de massage, avait été transformé en maison close. Ce logement économique est situé dans les lotissements El firdaous donnant sur le boulevard Taieb Naciri, non loin de la préfecture de Hay El Hassani. Cette opération est la troisième du genre menée à Casablanca pendant l’état d’urgence sanitaire, après le démantèlement d’un réseau de femmes philippines qui s’adonnaient au massage sexuel dans le même quartier et d’un autre réseau qui s’activait dans un salon de coiffure situé sur une petite rue donnant sur le boulevard d’Anfa.
C’est sur ordre du procureur du roi près le tribunal de première instance d’Aïn Sebaâ que la police a investi l’appartement et interpellé trois filles âgée de 19 à 26 ans. Selon les premiers éléments de l’enquête, c’est la fille âgée de 26 qui avait loué cet appartement qu’elle avait aménagé comme un salon de massage, avec réception et autres équipements. Au cours de l'intervention policière, les riverains sont sortis pour saluer les forces de l'ordre et leur demander d’assainir le quartier de ces pratiques qui nuisent à la tranquillité des habitants.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 2 juin, que la dirigeante du réseau de prostitution avait commencé ses activités il y a de cela plusieurs mois, sans jamais attirer l’attention de ses voisins. Elle avait diffusé, sur internet, une publication dans laquelle elle annonçait l’ouverture d’un salon de massage, en ne donnant comme contact que son numéro de téléphone. C’est par ce biais qu’elle donnait rendez-vous à ses clients, qu’elle orientait vers un lieu proche de l’appartement avant de les aborder. L’accusée avait fixé le tarif du massage à 600 dirhams les 45 minutes, tarif auquel il fallait ajouter 800 dirhams pour les services sexuels.
Les filles interpellées sont toutes issues des quartiers Zoubir et Hay Fateh, situés non loin de l’appartement. Cela leur évitait d’être interceptées par les autorités durant l’état d’urgence sanitaire. Les trois prévenues ont été placées en garde à vue, dimanche dernier, pour une enquête approfondie. D’autant que les enquêteurs soupçonnent la tenancière de la maison close d’avoir exploité d’autres filles et d’avoir également fait de cet appartement, facile d’accès pour être au rez-de-chaussée, un lieu de rencontre pour amants. La perquisition a permis de saisir des préservatifs, des serviettes en papier, des boîtes d’huiles diverses et les téléphones portables des trois mises en cause.