Selon le quotidien Assabah du vendredi 16 avril, un membre du Parti de la justice et du développement (PJD), conseiller communal et propriétaire d’un café à Marrakech, est depuis la nuit de mercredi à jeudi en garde à vue dans un commissariat de police de Marrakech pour violation de l’état d’urgence sanitaire. Cette garde à vue intervient suite à un raid de la gendarmerie dans un café à chicha où plusieurs dizaines de clients ont été également arrêtées.
Le PJDiste dont il s’agit serait un conseiller à la commune de Tassoultante, relevant de Marrakech, détenant un café dans le douar El Hena, café sis au rez-de-chaussée de la maison qui lui appartient également et où il habite.
Mercredi soir, rapporte Assabah, plusieurs clients ont commencé à affluer vers ce café, juste après 20h, en y accédant non pas à partir de l’entrée principale qui était bien fermée, mais à travers une porte dérobée. Ces précautions n’ont finalement servi à rien, car avec des dizaines de clients qui fumaient le narguilé et buvaient le café et autres boissons à tire-larigot, cela ne pouvait que se sentir.
D’ailleurs, les autorités locales et la gendarmerie ont reçu un flot de plaintes des voisins, ce qui a obligé, précise Assabah, le caïd de l'arrondissement de Chrifia et ses proches collaborateurs de coordonner avec les services de la gendarmerie de Tassoultante, pour débarquer sur les lieux vers 21h. Les gendarmes ont d’abord encerclé le café, pour empêcher toute éventuelle fuite, avant d’entrer dans l'établissement où des photos ont été prises, et le matériel saisi dans son ensemble. Il a fallu ensuite mobiliser plusieurs estafettes pour embarquer les dizaines de clients vers un commissariat de police sous la supervision du parquet, et mettre le café sous scellés.
Si plusieurs clients ont été relâchés la nuit même après le paiement d’une amende de 300 DH chacun, le conseiller communal du PJD, le gérant du café et deux serveurs ont été maintenus en garde en vue pour leur responsabilité directe dans la violation flagrante de l’état d’urgence sanitaire, imposé de 20h jusqu’à 6h du matin, et pour avoir servi, sans la moindre autorisation, la chicha.