La campagne d’assainissement menée par les autorités locales à Marrakech contre la consommation de la chicha dans les lieux publics suscite une polémique localement. En effet, les associations de la société civile ne voient pas d’un bon œil le fait que certains lieux huppés, les hôtels, les restaurants, les bars et les boites de nuit réputés notamment, échappent toujours à cette opération coup de poing menée actuellement contre la chicha.
Selon le journal Akhbar Al Yaoum qui aborde le sujet dans son édition des 8 et 9 avril, les interventions des autorités locales évitent curieusement certains endroits fréquentés par une clientèle aisée dans les zones de Gueliz, Palmier et l’Hivernage. Certains établissements situés dans ces quartiers sont même allés jusqu’à aménager des coins sous forme de tentes destinées exclusivement à la consommation du narguilé.
De ce fait, les associations en question, actives notamment dans la sensibilisation aux dangers de la consommation de la chicha, exigent, affirme le journal, l’application de décret municipal du 26 décembre 2006 qui interdit la consommation de la narguilé dans les lieux publics, sur tous les établissements qui offrent ce «service» sans exception.
Les ONG locales concernées appellent également à l’application de cette décision qui sur tous les lieux publics qu’ils soient touristiques ou pas. Laquelle décision prévoit le retrait de l’autorisation d’exercice pour tout établissement, bar, restaurant, hôtel, boite de nuit ou autres, où est consommé la chicha en public.
Le journal rappelle d’ailleurs que, dans le cadre dette campagne menée actuellement contre le narguilé dans la ville, le tenancier d’un café spécialisé dans la consommation de la chicha a été condamné par le tribunal à quatre mois de prison ferme pour avoir agressé un policier pendant l’exécution d’une décision de fermeture administrative de son café. Plus récemment, une opération menée dans le cadre de cette même campagne dans le quartier Al Izdihar a permis la saisie, dans plusieurs cafés, de dizaines de narguilés.
A noter que sur le plan légal, mis à part la loi interdisant la consommation du tabac dans les lieux publics, il n’existe aucun texte réglementant cette «activité» dans les hôtels, les cafés et les boîtes de nuit. En revanche, s’il s’avère que des mineurs font partie de la clientèle, le tenancier est poursuivi pour incitation à la débauche. Ainsi, les descentes de police dans les établissements servant du narguilé sont souvent justifiées, notamment, par la protection des mineurs, la lutte contre l’incitation à la débauche, la consommation de stupéfiants et tout autre comportement susceptible de porter atteinte à l’ordre public.