Elles sont âgées de 16 et 17 ans et sont en détention depuis le 27 octobre dernier dans le quartier des détenus mineurs à la prison civile de Boulamharaz, à Marrakech. Une première audience devant le tribunal de première instance de Marrakech aura lieu, vendredi 4 novembre.
L’histoire est rocambolesque. "C'est un proche de Sanae, l'une des filles qui après les avoir surprises échangeant un baiser sur la terrasse de la maison familliale, les a prises en photo. Il la montre aux parents de Sanae. Ces derniers les dénoncent alors à la police», explique à Le360, Omar Arbib, responsable local de l'Association Marocaine des droits humains Marrakech.
Les chefs d’inculpation reposent sur l’exercice de rapports sexuels entre des personnes du même sexe et de délinquance. La première accusation concerne, l’une des présumées coupables, Sanae.
"Quant à Hajar, la seconde fille, elle, tombe sous le coup de deux chefs d'accusations: homosexualité et délinquance", précise Omar Arbib.
De même source, nous apprenons que l’AMDH met à la disposition de Hajar, âgée de 17 ans, un avocat.
Le responsable de l'AMDH conteste par ailleurs cette arrestation: "D'abord, le proche qui les a prises en photo a violé leur intimité. Ensuite, il faudrait une bonne fois pour toute abolir l’article 489 du code pénal marocain qui sanctionne sévèrement les rapports entre deux personnes de même sexe."
Pour rappel, cette disposition du code pénal prévoit une peine de 6 mois à 3 ans de prison et d’une amende de 120 à 1.200 DH.