A Marrakech, la brigade régionale de la police judiciaire a interpellé en début de semaine deux fonctionnaires, un homme et une femme, à la direction des impôts sise avenue Allal El Fassi. Un gardien de motos et son frère, travaillant en face de l’établissement, ont également été interpellés. Les quatre individus ont été déférés ensuite devant le procureur général du Roi près la Cour d’appel de la ville ocre.
Cette affaire a provoqué l’ire de la société civile marrakchie, relève le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du 18 février. Elle a été révélée au grand jour grâce à une plainte pour escroquerie déposée par deux victimes contre les quatre individus interpellés, précise le journal.
La médiatisation de cette affaire est due en partie aux efforts du président de l’Association marocaine pour la protection des biens publics, Mohamed Ghaloussi. Ce dernier explique dans les colonnes du quotidien comment cette affaire a éclaté au grand jour.
Selon l’associatif, le gardien de motos, en coordination avec l’un des fonctionnaires de la direction des impôts à Marrakech, a reçu une enveloppe contenant 400.000 dirhams. Dès lors, il a remis aux deux victimes un faux récépissé.
Toujours d’après la même source, le récépissé remis signifiait que les deux victimes avaient bel et bien payé leurs impôts. Sauf qu’elles ont reçu ensuite plusieurs SMS de l'administration indiquant l’inverse, comme le précise la plainte déposée contre les quatre personnes interpellées. C’est désormais avéré, elles ont été victimes d’escroquerie.
Dès lors, les deux victimes se sont dirigées à plusieurs reprises à la direction des impôts, en vue de déposer une plainte auprès du parquet général compétent contre les personnes impliquées dans cette escroquerie.
Sur instruction du parquet compétent, la brigade régionale de la police judiciaire a tendu une embuscade aux personnes concernées avant de livrer les conclusions de son enquête.
Selon des sources concordantes citées par le quotidien, plusieurs autres dossiers, marqués par l’implication présumée des quatre personnes interpellées, devraient également être ouverts par la justice.
En attendant, le fonctionnaire et le gardien de motos sont poursuivis en état d’arrestation, tandis que les deux autres mis en cause comparaîtront en état de liberté provisoire.