L'incroyable histoire de Sofia Petrova

Sofia Petrova, devenue Sofia.S, avec sa grand-mère marocaine. 

Sofia Petrova, devenue Sofia.S, avec sa grand-mère marocaine.  . DR

Sofia Petrova a été abandonnée en Sibérie par sa mère américaine, chez son père biologique, un ressortissant russe alcoolique qu'elle connaissait à peine. Battue et négligée, devenue paria dans l'enfer sibérien, l'adolescente a été sauvée par un Marocain, ex-concubin de sa mère.

Le 07/10/2014 à 12h38

C'est une histoire émouvante que rapporte le journal russe Siberian Times dans son édition de lundi 6 octobre. Sofia Petrova, âgée actuellement de 18 ans, est née de l'union d'un ressortissant russe et d'une américaine. A l'âge de 2 ans, Sofia a quitté son père et sa terre natale en Sibérie avec sa mère qui s'est installée définitivement aux Etats-Unis. Entre-temps, sa mère a connu un Marocain avec qui elle a refait sa vie. Les relations de la petite fille avec celui qu'elle appelle depuis des années “dad” (papa) ont toujours été au beau fixe. Cette figure paternelle qui l'a adoptée et aimée comme sa propre fille lui a également donné une petite sœur. Malheureusement pour Sofia, le couple que formait sa mère avec Farid S. s'est séparé d'une manière brutale, qui a rendu impossible tout contact entre elle et son père adoptif. Cette rupture est survenue quand elle avait 12 ans. Par la suite, sa mère s'est remise avec un autre homme.En 2011, âgée 15 ans, l'adolescente qui vivait en Virginie a obtenu des notes médiores à l'école. Elle fait alors une fugue après avoir volé 1000 dollars. C'était suffisant pour qu'elle s'attire les foudres de sa mère. Celle-ci a décidé de l'envoyer, pour 3 semaines, en Sibérie, chez son père biologique. Mais quand Sofia a débarqué à Berdsk, une ville confinée à quelques 38 kilomètres de Novosibirsk, sa mère et son père lui ont révélé la triste vérité : Il n'était plus question qu'elle rentre aux Etats-Unis. Elle devait rester en Sibérie, avec un père qu'elle connaissait à peine et avec qui toute communication était impossible en raison de l'obstacle linguistique. Elle avait toujours cru que Farid. S était son vrai père. Ce n'est qu'à l'âge de 13 ans, en fait, qu'elle a appris que son géniteur était un sibérien. Victime de sa violence en raison de son alcoolisme chronique, elle a été placée dans un orphelinat où elle a essayé de mettre fin à ses jours, après avoir perdu tout espoir de retourner aux Etats-Unis et retrouver sa vie, sa mère et sa petite sœur. Sa mère ne voulant plus d'elle et n'ayant jamais eu un passeport américain. Après trois ans de calvaire, Sofia a pris contact avec son père adoptif marocain à travers l'un de ses amis. Elle lui a raconté sa triste histoire. Son “meilleur ami”, comme elle le qualifie, s'est arrangé, tout en étant aux Etats-Unis, pour lui offrir un titre de voyage à destination du Maroc. Il l'a envoyée chez sa famille à Casablanca pendant un mois. La jeune fille avait enfin retrouvé un visage qui lui était familier, le visage de la mère de Farid.S qu'elle a toujours appelée grand-mère.De retour en Russie, la jeune fille qui travaillait dans un hôtel, 60 heures par semaine y compris la nuit, pour financer ses études, a découvert qu'elle avait perdu son emploi, son gîte et ses affaires et ses problèmes ne faisaient que s’amplifier. Encore une fois, c'est Farid.S qu'elle a contacté. Il lui paie un autre billet d'avion mais cette fois, c'était un aller simple. Sofia Petrova, devenue Sofia.S vit actuellement à Casablanca avec la famille de son père adoptif. Bien accueillie, rassurée et entourée de gens qu'elle dit aimer et qui le lui rendent bien, elle est en train de prendre des cours de français et a entamé l'écriture d'un livre sur son expérience malheureuse. Elle est également en train de faire les démarches administratives pour régulariser sa situation au Maroc avec l'aide de son sauveur et sa nouvelle famille.

Par Fatima Moho
Le 07/10/2014 à 12h38