Avec la multiplication, sur les plages marocaines, des accidents dans lesquels sont impliqués les jet-ski, le débat fait rage quant à l’application ou la nécessité du renforcement rigoureux de la loi qui régit l’utilisation de cet engin de sport nautique.
Dans l’éditorial de son édition du mercredi 7 août, le quotidien arabophone Al Akhbar pointe du doigt ce qu’il appelle la pauvreté civique et morale de ces riches utilisateurs de jet-ski qui n’ont aucune culture en matière de respect de la sécurité de l’autre, et qui violent sciemment les règles régissant l’utilisation de jets ski, qu’il s’agisse de leurs propriétaires directs ou de ceux qui les louent auprès de sociétés privées.
Si le jet-ski n’est pas à la portée de tous les catégories sociales, à cause de son prix exorbitant et de ses frais d’entretien non moins coûteux, il n’en demeure pas moins que ce moyen huppé d’estivage et de pratique de sport nautique doit rester loin des plages dédiées à la baignade.
Malheureusement, se plaint Al Akhbar, cet engin est devenu un «monstre marin» entre les mains d’individus sans foi ni loi, mus par le seul ma-tu-vuisme qui reste largement de mise chez une certaine classe la société marocaine. Pire, l’incivisme, le manque d’éducation et même la décadence morale sont les marques des conducteurs de ces monstres, qui n’hésitent pas à s’adonner ouvertement au harcèlement sexuel en plein public.
Pourtant, la loi régissant ce sport nautique, dans un souci d’assurer la sécurité des baigneurs au niveau de toutes les plages du royaume, a clairement délimité l’espace dans lequel les jet-ski doivent être utilisés, à savoir le plus loin possible des côtes fréquentées par les estivants. Mais les sanctions prévues à l’encontre des contrevenants ne semblent guère dissuasives, car les jets ski continuent de faire de nombreux blessés sur les plages.
Al Akhbar préconise, entre autres moyens de faire face à ces monstres marins, de mener des patrouilles en mer en vue d’éloigner les jets ski des baigneurs ou, au vu du développement technologique actuel, de mettre en œuvre une technique téléguidée de désactivation de ces engins dès qu’ils sont pris en flagrant délit de violation de la loi.