"150 diplômés chômeurs ont encerclé jeudi le domicile de Abdelilah Benkirane après une marche commencée place Al Jadda à Rabat, via le boulevard Jean Jaurès", rapporte Annahar Al Maghribiya. "Ils ont scandé des slogans assez violents à l’encontre du chef du gouvernement", poursuit le quotidien. Et d’expliquer que "les manifestants ont carrément demandé le départ du chef de l'Exécutif, considérant que ce dernier n’a rien réalisé depuis le début de son mandat".
De l’avis des manifestants, "la politique économique de Benkirane a surtout impacté les couches sociales les plus démunies, notamment à travers l’augmentation des prix et l’arrêt des aides et subventions". "Alors qu’ils se tenaient devant son domicile, les manifestants ont critiqué l’ensemble des actions entreprises par le gouvernement, en particulier dans le domaine social, soulignant à ce propos son manquement quant au dossier des diplômés chômeurs", précise le quotidien. Les manifestants faisaient notamment référence à la circulaire mise en place à ce sujet par le PJD à son arrivée à la tête du gouvernement.
Ils ne lâcheront pas prise...
Dans le même registre, Al Massae ajoute que "les diplômés chômeurs ont promis à Benkirane une saison de protestations". Autant dire que cette marche n’est que le prélude à une série d’autres événements visant à exprimer la colère de ces jeunes marocains. Mais, d'après le journal, les négociations gouvernementales entre le PJD et Mezouar sont en partie "responsables de cette manifestation". En effet, l’objectif de cette action était surtout de souligner que, "quels que soient les changements qui auront lieu au sein du gouvernement, cela ne devrait pas retarder le dossier des diplômés chômeurs". Le support rappelle d’ailleurs que ce dossier "fut l’un des points d’orgue du conflit entre le PJD et l’Istiqlal qui a mené à l’implosion du gouvernement Benkirane".
Personne ne remet en cause la légitimité des Marocains à obtenir un travail décent, mais pas au dépend des règles d’usage. En effet, si les diplômés avaient voulu manifester leur colère vis-à-vis du gouvernement ou, plus particulièrement, de son chef de fil, ils auraient pu organiser leurs manifestations devant les locaux de la Primature. Il est néanmoins évident que cette énième action de protestation contre Benkirane dans ce dossier devrait lui mettre la puce à l’oreille. Le jugement rendu par la justice en ce qui concerne le procès des diplômés du 20 juillet aurait d’ailleurs dû être une première sonnette d’alarme pour le chef du gouvernement. S’il veut maintenir sa crédibilité, il a donc tout intérêt à inscrire les diplômés chômeurs dans sa liste de priorités pour la rentrée.