Les chiffres alarmants des violences à l'encontre des Marocaines

Mohamed Elkho-Le360

Les violences envers les femmes se sont accentuées de 31,6% au Maroc au cours des périodes du confinement, et plus globalement lors de cette période d'état d'urgence sanitaire par rapport à la même période de l'année 2019, annonce la Fédération des ligues des droits des femmes (FLDF). Explications.

Le 25/11/2020 à 07h32

Au total, 4.663 violences sous différentes formes envers des femmes a été répertoriées au cours de la période du confinement, a annoncé la Fédération des ligues des droits des femmes (FLDF), lors d'une conférence sur la violence à l'égard des femmes. Les violences psychologiques représentent le taux le plus élevé (47,9%), suivie par les violences économiques (26,9%) et les violences physiques (15,2%).

Il y a eu au cours de cette période, selon les données que la FLDF a pu recueillir, 709 actes de violence physique, dont le meurtre d'une femme et la tentative de meurtre d'une autre femme. Une hausse de 5,1% des violences sexuelles a également été constatée par la Fédération. Dans une allocution à l'occasion de la présentation de ces statistiques, Latifa Bouchoua, présidente de la FLDF, dont les locaux se trouvent à Casablanca, a expliqué que le faible taux de signalement des violences faites aux femmes fait partie des problématiques que la Fédération observe en permanence, une donnée confirmée par les statistiques du Haut-Commissariat au Plan, en 2019.

"Les plateformes d'écoute et d'orientation juridique et psychologique mises en place par la Fédération et le Réseau lddf-injad contre la violence basée sur le genre, depuis le 16 mars 2020 à la disposition des femmes, ont reçu 1.774 appels téléphoniques pour déclarer des violences émis par 1.038 femmes à travers le Royaume", a souligné Latifa Bouchoua.

La présidente de la FLDF a indiqué que près de 554 interventions de coordination avec les différents acteurs institutionnels ont été recensées, à travers les cellules de soutien aux femmes victimes de violences aux niveaux régional et local, le Parquet général, le ministère de la Solidarité, du développement social, de l’égalité et de la famille, l'Entraide nationale et les délégations de la Santé, dans le but que les femmes (re)trouvent leur autonomie via des services de prise en charge, comme un hébergement et la simplification et l'accélération de certaines procédures.

Au cours de cette réunion, organisée en coordination avec le Réseau des femmes solidaires sous le thème "La violence à l'égard des femmes pendant la pandémie de la Covid-19: bilan et témoignages", les représentants de plusieurs organismes ont souligné que "la violence fondée sur le genre", pratiquée contre les femmes, était une violation de leur dignité, et une discrimination à leur encontre.

C'est aussi, ont-elles souligné, l'une des violations des droits humains les plus répandues et les plus persistantes. Anas Saadoun, membre du Club des Magistrats au Maroc, a indiqué que la pandémie du coronavirus a confirmé la nécessité urgente de respecter les mesures de protection que mentionnent les dispositions de la loi sur les violences faites aux femmes, promulguée il y a deux ans.

Le 25/11/2020 à 07h32