Le secrétaire général du MP, Mohand Laenser, a annoncé lundi, à Casablanca, que son parti n’oppose aucune objection quant à la légalisation de l’avortement, mais «sous certaines conditions», notamment celle de ne pas « propager la débauche ». «Si les circonstances exigent de la femme de recourir à l’avortement, qu’elle aille le faire dans un cadre légal et dans de bonnes conditions au lieu de recourir à l’avortement clandestin», a-t-il aunsi déclaré lors d’une conférence organisée par le Conseil national des Droits de l’Homme au SIEL. «Est-ce qu’il n’y a pas d’avortement au Maroc»?, s’est interrogé le numéro un du parti de l’épi, soulignant qu’on ne peut continuer de fermer les yeux sur certaines pratiques nuisibles à la société sans pour autant, selon lui, favoriser les actes immoraux, faisant allusion aux relations extraconjugales.
Et d’ajouter que, dans certains cas, le Mouvement Populaire ne s’oppose pas à l’avortement effectué de façon légale. « Si, par exemple, la fille promise au mariage commet une faute, elle peut recourir à l’avortement», a-t-il enchaîné, estimant que cette question ne fait pas partie des tabous et doit être discutée, le but étant de protéger la société du «dévergondage» et des «dangers anti-santé».
Selon les chiffres fournis par l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin, près de 1400 avortements clandestins seraient pratiqués chaque jour au Maroc. La majorité des interruptions volontaires de grossesse (IVG) seraient pratiquées dans des cabinets médicaux, en présence d’un spécialiste.
A en croire l’association, l’intervention coûte en moyenne «entre 1500 et 3000 dirhams».