Le tribunal donne raison à une femme refusant d’avoir des rapports sexuels avec son mari

Photo d'illustration. . DR

Revue de presseKiosque360. Un homme avait poursuivi sa femme en justice pour avoir refusé d’avoir des relations sexuelles avec lui. Une décision du tribunal de la Famille de Rabat s'est prononcée en faveur du consentement dans les rapports sexuels conjugaux. Cet article est une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 05/05/2022 à 23h40

En juillet 2019, un homme avait poursuivi sa femme en justice devant le tribunal de la famille de Rabat. La raison? Son épouse refusait d’avoir des relations sexuelles avec lui, alors qu’ils étaient mariés depuis longtemps. Face à la juridiction compétente, le mari avait plaidé en faveur d’une décision de justice obligeant sa femme à entretenir un rapport sexuel avec son conjoint.

En réaction, la femme avait alors déclaré devant le juge qu’elle n’avait aucun problème à avoir un rapport sexuel avec son mari. A une seule condition: que le rapport sexuel conjugal soit bienveillant, marqué notamment par le respect et l’affection mutuels entre les deux partenaires, avait déclaré l’accusée dans le cadre de cette affaire.

Trois ans plus tard, le tribunal de la Famille de Rabat a rendu son verdict. Le jugement s’oppose à la plainte du mari, se plaçant du côté de l’épouse. Ce qui constitue une première au Maroc, à en croire plusieurs spécialistes et sources médiatiques, dont le quotidien Assabah dans sa livraison du 6 mai.

En effet, le tribunal de la Famille de Rabat a refusé que les relations sexuelles dans le cadre du mariage aient lieu par la force. Un “ijtihad” (effort de réflexion, ndlr) qui institue le consentement comme base du rapport sexuel dans les relations conjugales, selon le quotidien Assabah. Selon la même source, le verdict du tribunal explicite que les relations sexuelles doivent avoir lieu avec le consentement et non pas avec une décision de justice.

La décision du tribunal se réfère à l’article 51 du Code de la famille. Selon le journal Assabah, cet article dispose que le rapport sexuel dans le cadre du mariage est à la fois un droit et un devoir pour les deux conjoints. Une première d’après le journal compte tenu des autres décisions juridiques prononcées dans des affaires similaires.

Toujours selon le quotidien Assabah, le verdict du tribunal affirme que la femme ne doit pas être obligée, par une décision juridique, d’avoir une relation sexuelle avec son mari. Le contraire serait opposé au fondement du rapport sexuel de la religion. D’après le verdict, l’Islam considère le rapport sexuel comme une source de bonheur pour les deux conjoints, leur permettant de consolider leur relation conjugale. 

Par Khalil Rachdi
Le 05/05/2022 à 23h40