Les procédures de défèrement des prévenus devant le parquet près le tribunal de première instance d’Ain sebaa n’ont été terminées que vers 21 heures, ce mardi 17 janvier, à cause d’une panne dans le système informatique. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 19 janvier, que le nouveau système informatique ( SAJ 2) mis en service dans la cadre de la politique de numérisation des tribunaux est loin d’être opérationnel puisqu’il est confronté à plusieurs failles et dysfonctionnements. La panne de mardi dernier a semé la confusion dans le tribunal de Ain Sebaa, car il s’est avéré que les dossiers judiciaires n’avaient pas été enregistrés dans le système informatique.
Ceci a entraîné un retard de plusieurs heures dans les procédures de présentation des suspects devant le parquet et, par ricochet, impacté le déroulement des audiences. Des sources s’interrogent sur l’utilité de la digitalisation du système judiciaire en l’absence d’une formation adéquate des fonctionnaires chargés de le superviser, sachant qu’ils n’ont été initiés à cette application que durant une seule journée. Les mêmes sources soulignent que la désorganisation qu’a vécue le tribunal d’Ain Sebaa suite à la panne de ce programme informatique qui englobe toutes les procédures judiciaires (présidence et parquet) serait due à la faiblesse du débit internet.
Le quotidien Assabah souligne qu’outre la faiblesse de la connexion, cette nouvelle technique de l’information et de la communication ( NTIC) nécessite un accompagnement dans la formation et l’encadrement des fonctionnaires de la justice. Encore faut-il rappeler que le tribunal numérique est censé assurer un procès équitable dans le temps et dans l’espace car il est inacceptable que des suspects, poursuivis en état d’arrestation ou en liberté provisoire et déférés devant le parquet, deviennent des «otages», des heures durant, de ce système informatique. Il s’avère ainsi que les services offerts par les tribunaux accusent toujours un grand retard dans les stratégies successives adoptées par les différents ministres de la Justice pour parfaire le chantier de la numérisation.