Le scandale du complexe Moulay Abdellah, inondé durant le Mondialito, n’a pas fini de faire parler de lui. Et les regards, jusqu’ici tournés vers Mohamed Ouzzine, le ministre de la Jeunesse et des Sports aujourd’hui décrié, se posent à présent sur son entourage et notamment sur celle qui est montée au créneau pour prendre sa défense, soit sa belle-mère, Halima Assali, dite «la dame de fer» du Mouvement populaire. Le quotidien arabophone Al Akbar dresse ainsi, dans son édition du samedi 27 décembre, le portrait de la femme qui a dénoncé «la campagne» menée contre son gendre, une campagne qu’elle trouve aussi injuste que démesurée: «Pourquoi tout ce vacarme? Il ne s’est rien passé d’autre que cette pluie tombée abondamment sur le stade. L’entreprise en charge des travaux a reconnu sa responsabilité et s’est dite prête à l’assumer. Grâce à Dieu, il n’y a pas eu de morts. Alors pourquoi faire autant de tapage? Ouzzine est ministre, vous savez, pas conducteur de travaux!». Ainsi s’est en effet exprimée la femme dont Al Akhbar brosse, sur une page entière, un profil peu flatteur, c’est le moins que l’on puisse dire.
Miroir, mon beau miroir…Halima Assali est ainsi présentée comme une femme refusant de céder aux affres du temps. Al Akhbar, qui la décrit comme une fille de la campagne destinée au travail de la ferme et propulsée dans la vie urbaine et politique, prétend en effet que cette maman et grand-maman, dont les enfants ont plus de trente ans, aurait du mal à accepter son âge. Le seuil de la cinquantaine aurait en effet été un cap difficile à franchir pour cette femme qui, pour être née le 25 avril 1953, a pourtant franchi le seuil de la soixantaine. Halima Assali n’apprécie donc pas, avance Al Akhbar, les allusions à cet âge qui «la gêne» et contre lequel elle lutte en fréquentant assidûment les salons de beautés, saunas, salons de massage de la capitale. Et une question nous brûle les lèvres: Et alors? Est-ce là le plus important?
De l’élève paresseuse à l’épouse chanceuseLe journal poursuit en remontant à l’enfance de Halima Assali, insistant sur sa naissance sous une tente, dans le Moyen-Atlas, et sa scolarité. Al Akhbar la présente ainsi comme une élève paresseuse qui aura du mal à décrocher son baccalauréat. Quant à sa famille qui, donc, ne possédait pas de demeure, elle verra sa situation changer lorsque le père de la jeune fille deviendra caïd et, ce faisant, le paysan le plus important de la région. Plus tard, Halima Assali rencontrera son mari grâce au général Hammou Zayani, rapporte encore le journal avec force détails aussi inutiles que déplacés.
Oui, et alors?Nous ressortons quelque peu stupéfaits de ce furieux déballage où il y aurait d’ailleurs fort à faire pour dénouer le vrai du faux. Encore eût-il fallu que cela ait quelque autre intérêt que celui, primaire, de la jouissance que peut procurer à certains le commérage. S’immiscer ainsi dans la vie privée des gens n’a jamais été une réponse ni une solution. Une réponse digne de ce nom aurait été à trouver dans l’analyse de ses propos. Nous aurions ainsi évité de nous égarer. D’autant qu’il y a bien des choses à dire sur les tirades de Halima Assouli: ainsi, aurait-il fallu attendre qu’il y ait des morts pour réagir au scandale du stade Moulay Abdellah? Oui, «grâce à Dieu, il n’y a pas eu de morts», mais peut-être serait-il temps pour chacun de prendre ses responsabilités en cessant de se cacher derrière le Bon Dieu et d’endormir le peuple à coup de « hamdolillah». Car, en attendant, la main de l’homme crée bien des drames qu’il ne tient qu’à lui d’éviter.




