Oussama Hassan, qui prétend être un militant du mouvement du 20 Février, a publié récemment sur Youtube une vidéo, dans laquelle il affirme avoir été enlevé par des inconnus qui l'auraient torturé et violé. Dans son édition de ce mardi 3 juin, Assabah révèle que le parquet de Casablanca est vite passé à l'acte en la personne du procureur général Hassan Matar qui a supervisé l'enquête. Les investigations ont rapidement démontré que ledit enlèvement, dont parle Hassan n'est rien d'autre qu'une grande affabulation. Sur la base du témoignage de son amie, il a été établi qu'il était attablé dans un café avec elle au moment même où il prétend avoir été séquestré. La vérification des appels qu'il avait passés a fait le reste. Tout comme l'enregistrement d'une caméra de surveillance qui atteste de sa présence dans ce café en compagnie de son amie.
Entendu par les éléments de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), il a menacé de se suicider allant jusqu'à se cogner la tête contre un mur. Et c'est le magistrat Hassan Matar qui a pris le relais pour l'interrogatoire en présence de l'avocat du concerné. Il a été demandé au jeune affabulateur de dévoiler au juge les séquelles de la torture qu'il prétend avoir subies, soit les brûlures qu'il avait évoquées sur la vidéo. Il a été démontré qu'il n'existe aucune trace de brulûre sur son corps comme il l'avait prétendu dans sa vidéo sur Youtube. A propos de ses accusations d'être victime de viol, Oussama Hassan a refusé de faire l'objet d'une expertise.
A l'issue de l'enquête, il a été placé en détention avant d'être présenté devant la justice pour "dénonciation calomnieuse" et d'avoir dénoncé un crime qui n'a pas eu lieu. La réactivité de la BNPJ est salutaire dans le sens où l'enquête a permis de lever le voile sur cette soit-disant affaire de torture. Les semaines à venir risquent d'apporter des révélations sur d'autres cas de personnes qui prétendent faire l'objet d'actes de torture.