Le fléau de la violence sexuelle et du mariage de mineurs

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Le phénomène des violences sexuelles sur mineurs irait crescendo au Maroc, 11.599 cas d'abus ayant été épinglés entre 2007 et 2012, dont 8129 cas concernant des filles (70 %).

Le 22/12/2014 à 11h30

Selon une étude nationale sur les violences sexuelles à l'encontre des enfants, étude dont les conclusions ont été dévoilées vendredi, à Rabat, le phénomène des violences sexuelles sur mineurs irait crescendo au Maroc, 11.599 cas d'abus ayant été épinglés entre 2007 et 2012, dont 8129 cas concernant des filles (70 %). Cette étude fait ressortir, avec à l'appui des données quantitatives recueillies auprès du ministère de la Justice et des Libertés, que la violence sexuelle sur mineurs représente 26% des cas traités entre 2010 et 2012. L'étude, réalisée par l'experte marocaine Hind Ayoubi Idrissi sous la supervision d'une commission composée de représentants des ministères de la Justice et des libertés et de la Santé, de la Direction générale de la sureté nationale et du Conseil national des droits de l'Homme, relève que les mariages précoces, "forme de violence sexuelle", enregistrent une nette progression au Maroc. En 2013, quelque 35.152 actes de mariage ont été conclus contre 18.341 en 2004, soit une progression de 91,6 %, selon cette étude menée par la première experte à traiter le phénomène de la violence sexuelle comme axe principal en impliquant des enfants victimes et en faisant valoir l'approche genre. Ces proportions ne rendent pas compte de la réalité dans la mesure où beaucoup de mariages se font encore par la Fatiha et concernent des filles âgées de moins de 11 ans, fait remarquer l'étude. Elaborée suite à une série de "Focus groups" initiés dans les villes de Meknès, Casablanca et Marrakech, cette étude lève le voile sur de nouvelles formes d'abus sexuels à des fins commerciales, à savoir la traite des enfants à des desseins d'exploitation sexuelle, la prostitution des enfants, l'exploitation dans le tourisme, le voyage et la pornographie. Ces manifestations de la violence sexuelle sont très peu documentées, précise l'étude. D'autres formes surgissent au Maroc à travers le développement des technologies de l'information et de la communication, dont les sollicitations en ligne, via les réseaux sociaux notamment, indique-t-on.


Par Le360
Le 22/12/2014 à 11h30