Salaheddine Yatim, fils de Mohamed Yatim, le dirigeant du PJD, dont la victoire dans un tournoi de poker a suscité la polémique, a déclaré à Le360 qu'il ne sait pas si ce jeu est interdit par la religion et qu'il n'a jamais lu une fatwa à ce sujet. Le jeune cadre, âgé de 34 ans, expert comptable à Casablanca a, néanmoins, défendu la légalité du jeu dans la mesure où “il s'agit d'une compétition qui se base sur l'analyse de la psychologie de l'adversaire et l'étude des probabilités. Ce n'est pas uniquement une question de chance”.Salaheddine Yatim s'est dit également surpris des réactions suscitées par sa victoire, sachant qu'il a été classé troisième derrière deux autres Marocains, également musulmans. Il n'a pas caché, cependant, que son père n'a pas du tout apprécié sa victoire. Sa première réaction fut un texto dans lequel il lui a demandé s'il avait gagné une compétition ou un pari. Une question à laquelle le fils Yatim a répondu “est-ce que tu veux une explication ou une fatwa?”. Le jeune homme a, pourtant, compris la réaction de son père lorsque ce dernier lui a expliqué qu'il ne voulait pas qu'il devienne addict au jeu. “C'est compréhensible venant de mon père, un natif des années 50 qui ne connaît pas le jeu et ne sait pas qu'on peut bien jouer sans forcément parier de l'argent, mais en gagnant juste des points”.
Selon Salaheddine, les questionnements de Yatim père au sujet de cette victoire étaient surtout liés à l'endroit où la compétition a eu lieu, et la manière qui a permis à son fils d'y accéder. Le fils l'a rassuré en lui révélant qu'il n'avait pas mis joué d'argent pour intégrer la compétition. Le jeune homme avait gagné son bon de participation en jouant en ligne. D'où le retour au calme dans sa relation avec son père depuis hier.
Salaheddine Yatim a confié à Le360 “ je ne suis pas engagé religieusement... Mon père nous a éduqués de manière à faire des choix et à les assumer, même s'il est convaincu que les gens engagés sont ceux qui réussissent dans la vie”.
Pour ce qui est de la somme qu'il a gagnée, Salaheddine Yatim a révélé que son père lui a conseillé d'en faire un don, mais qu'il n'a pas encore tranché : “c'est une décision personnelle”. “Je pense que j'ai toutes les qualités pour discerner le bien du mal”, conclut-il.Le PJD a, pour sa part, critiqué ce qu'il a qualifié d'opération de dénigrement envers le parti après la victoire du fils de l'un de ses cadres dirigeants. "Salaheddine n'est pas membre du PJD, il est majeur et vacciné", a déclaré jeudi à Le360 un dirigeant du parti de la lampe, estimant que le fils du dirigeant est "libre, un homme qui n'a aucun compte à rendre sauf à la justice". Et de s'indigner : “Le parti ne doit pas être tenu pour responsable des actes des enfants de ses membres”. Pour rappel, Mohamed Yatim, le père, dans une déclaration à la presse, a défendu son fils en estimant que "le poker était un sport".
