Ce mardi 16 octobre, il était écrit que le train navette rapide, parti de Casablanca à 9h du matin pour Kénitra, n’arriverait jamais à destination. Malheureusement, ce TNR a violemment déraillé au niveau de Bouknadel, 1h10 plus tard, causant la mort d’au moins 7 personnes et en blessant plus d’une centaine d’autres.
Nombre de journaux de la presse arabophone, paraissant ce mercredi 17 octobre, en ont bien évidemment fait le principal titre de leurs Une. Mais, et certainement à cause des contraintes de bouclage, ces supports ont plus servi à leurs lecteurs des reportages photographiques que des informations détaillées sur ce drame.
Mais, contrairement à Al Massae qui s’est limité à rapporter l’information, dans sa première version illustrée par trois photos de l’accident, les autres quotidiens tentent d’aller un peu plus loin, en attendant d’avoir plus de détails sur cet accident.
Le quotidien Al Akhbar a choisi de s’étaler sur la forte mobilisation des autorités administratives et sécuritaires, la rapide intervention de la protection civile et autres ambulanciers pour évacuer les victimes (morts et blessés) vers les hôpitaux de Salé et Rabat. Tout en notant qu’il s’agit là du plus grave accident ferroviaire enregistré au Maroc, Al Akhbar ne manque pas de s’en prendre à l’Office national des chemins de fer, accusé de «piètres services à bord et de retards répétitifs», ce qui ne participe en rien à l’explication des causes exactes de ce drame. Allant plus loin, le journal croit savoir que le patron de l’ONCF est plus que jamais sur un siège éjectable.
Sous le titre «Le train de la mort», Al Ahdath Al Maghribia revient sur une ancienne mise en garde de la Confédération démocratique du travail, datant de mars dernier, qui explique les incidents enregistrés ces dernières années, sur la voie ferrée, par un défaut de maintenance des équipements et un matériel vieillissant. Seul quotidien à avoir rapporté les instructions royales à deux ministres du gouvernement pour se rendre sur le site du drame, la prise en charge des blessés et la mise à disposition de l’Hôpital militaire Mohammed V de Rabat, Al Ahdath revient sur la chronologie des accidents ferroviaires. Peu meurtriers dans l’ensemble, on apprend néanmoins qu’en 2018, il y a eu 3 accidents dont le plus grave est celui d’une collision entre un train de marchandises et un car de transport du personnel d’une entreprise à Tanger, qui a fait 6 morts et 14 blessés.
Enfin, Assabah croit savoir que l’accident ferroviaire de Bouknadel serait dû à une erreur des aiguilleurs du rail, qui auraient apparemment oublié d’ouvrir la bonne voie, faisant dévier le TNR Casa-Kénitra de son itinéraire à une vitesse élevée, ce qui aurait causé son déraillement. Assabah fait surtout dans les images choc donnant à voir certains effets des victimes, éparpillés à même la voie ferrée et que les gendarmes s'evertuent à identifier et protéger des voleurs qui ont sévi sur les lieux, une noria d’ambulances funèbres, Rabie Klie en pleurs aux côtés de son ministre de tutelle, un Abdelkader Amara tout groggy derrière ses lunettes noires, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit au téléphone, mais aussi au four et au moulin…