Le décès d’une patiente traîne deux chirurgiens devant la justice

Un couloir d'hôpital.

Un couloir d'hôpital.

Revue de presseDeux médecins chirurgiens et le responsable légal d’une clinique privée à Casablanca doivent faire face à la justice après le décès d’une patiente opérée pour un cancer de l’utérus, décédée des complications de son opération.

Le 19/12/2024 à 23h42

Deux médecins se retrouvent devant la justice après le décès d’une de leurs patientes. Une opération chirurgicale ratée, effectuée par les deux praticiens, lui aurait coûté la vie, et la justice devra désormais trancher sur leur responsabilité dans cette affaire.

C’est Assabah qui en rapporte les détails dans son édition du vendredi 20 décembre, expliquant que trois personnes sont mises en cause dans ce dossier, à savoir un médecin spécialiste en chirurgie gynécologique, un autre en chirurgie intestinale, ainsi que le propriétaire d’une clinique privée à Casablanca. Ils viennent d’être poursuivis pour homicide involontaire et complicité, après qu’une femme a subi une ablation de l’utérus pour éradiquer une tumeur cancéreuse. Toujours d’après le journal, cette opération aurait entraîné de graves complications au niveau de l’appareil digestif, nécessitant une seconde intervention chirurgicale, effectuée dans une autre clinique quelques jours plus tard, qui lui a finalement coûté la vie.

Le quotidien ajoute que le tribunal correctionnel de Casablanca vient d’ouvrir le procès des deux médecins et du représentant légal de la clinique privée concernée, alors qu’une enquête approfondie, menée par les brigades criminelles, aurait révélé des erreurs ayant causé le décès de la victime. En effet, ajoute Assabah, la patiente souffrait d’un cancer qui, selon les suspicions, avait atteint son utérus. Après avoir consulté un gynécologue et subi des examens médicaux, le diagnostic a confirmé la maladie, et il a alors été décidé de l’hospitaliser pour une intervention chirurgicale destinée à effectuer une ablation de l’utérus.

Comme le rapporte le journal, l’opération semblait avoir réussi, selon les dires du mari de la victime, et l’état de santé de cette dernière avait dans un premier temps été jugé normal. Cependant, deux jours plus tard, elle a commencé à ressentir de fortes douleurs abdominales. Elle a alors été reconduite à la clinique, où de nouveaux examens ont révélé une infection dans l’appareil digestif et la présence de liquides dans l’abdomen. Mais alors qu’il attendait les résultats d’une nouvelle intervention, le mari a été surpris d’apprendre que son épouse allait être transférée d’urgence dans une autre clinique de la ville, en raison de complications inattendues, notamment au niveau des intestins.

Dans son récit de l’affaire, Assabah ajoute qu’à l’arrivée de la patience dans le deuxième établissement, les responsables de ce dernier ont constaté que ses intestins étaient à l’extérieur de son abdomen, attachés à un sac et qu’elle avait de la fièvre. Pourtant, lorsqu’il a été entendu par les enquêteurs, le mari a affirmé que les intestins de sa femme étaient en bon état après la toute première opération chirurgicale.

Placée en soins intensifs, les examens sur la patiente ont révélé qu’elle souffrait d’une insuffisance rénale ainsi que d’une défaillance de trois organes vitaux. Elle est décédée deux jours plus tard, malgré des traitements intensifs et l’administration d’antibiotiques.

La tournure des faits a poussé le mari à déposer une plainte auprès du parquet, accusant les deux cliniques d’avoir causé la mort de son épouse par négligence et erreurs médicales. Confiée aux brigades criminelles, l’enquête a démarré par l’audition des responsables de la seconde clinique qui ont affirmé avoir reçu la patiente dans un état critique après deux interventions chirurgicales au sein du premier établissement, précisant que la mort était due à une défaillance de trois organes vitaux.

Pour leur part, précise Assabah, les deux médecins accusés ont avancé pour leur défense que la détérioration de l’état de santé de la patiente et son décès étaient dus à son cancer, qui aurait affecté son appareil digestif lors de l’ablation de l’utérus.

Par Fayza Senhaji
Le 19/12/2024 à 23h42