Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’homme du (CNDH), a mis à profit le séminaire, organisé ce jeudi 29 septembre à Rabat sur «L’inclusion des étrangers (ères) dans le chantier de la protection sociale - Principes et défis d’opérationnalisation», pour faire une recommandation: permettre aux étrangers établis au Maroc de bénéficier de cette couverture sociale en cours de réalisation.
La rencontre à laquelle ont participé des représentants de divers départements ministériels, des ONG ainsi que des experts, a évoqué, dans divers aspects, l’accès des étrangers à la protection sociale à la «lumière des évolutions récentes et des perspectives à venir».
Il faut rappeler que le gouvernement s’attelle à la mise en œuvre du chantier royal de la protection sociale inscrit au titre de la loi-cadre 09-21 dont un total de 22 décrets d’application ont été promulgués. A l’horizon 2025, quelque 22 millions d’adhérents dont 11 millions de RAMEDistes (Régime d’assistance médicale) et 11 millions de professionnels libéraux (commerçants, agriculteurs…) bénéficieront de cette couverture sociale. C’est dans ce cadre que le CNDH a placé ses espoirs pour que l’ensemble des étrangers vivant au Maroc puissent bénéficier, au même titre que les nationaux, de cette protection sociale.
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Le nombre exact d'étrangers établis, de manière régulière ou irrégulière, au Maroc, n’a pas été divulgué lors de cette rencontre. Cependant, et selon des estimations, il y aurait 200.000 personnes, entre Européens et Africains, qui vivent de manière régulière au Maroc. En 2016, le Maroc avait procédé à une vaste opération de régularisation de ressortissants originaires d'Afrique qui avait touché quelque 50.000 personnes.
Dans son intervention, Amina Bouayach a rappelé qu’en matière de droits des étrangers, la nouvelle politique d’immigration et d’asile, lancée en 2013, a soutenu diverses mesures en vue «de renforcer l’accès des personnes étrangères aux droits et de soutenir leur intégration». Et de souligner que «si ces mesures ont indéniablement permis à certaines catégories d’étrangers de sortir de la vulnérabilité, il semble nécessaire aujourd’hui de soutenir l’ancrage de ces divers dispositifs dans le droit commun».
Ont participé à ce séminaire le représentant du HCR au Maroc, François Reybet-Degat, ainsi que la cheffe de mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Maroc, Laura Palatini.