Le 2.0 est sur toutes les lèvres. Pas étonnant que la prostitution se "digitalise"… Le phénomène est mondial. Aucun pays n'y échappe pas. Et le Maroc ? "Prostitution 2.0, du virtuel au réel, il n’y a qu’un clic", le titre à la Une de L’Observateur en dit long sur le sujet. A lire le dossier de l’hebdomadaire, force est de constater que le phénomène prend de plus en plus d’ampleur au Maroc. Et ce n'est certainement pas dû à la démocratisation du web. Le démantèlement, le 24 avril dernier, d’un réseau à Casablanca a marqué les esprits. Pour rappel, six jeunes filles ont été condamnées à un an et demi pour cyber prostitution. Un cas isolé ? Difficile de le savoir, estime L’Observateur.
Vous avez dit des professionnelles ?
Quel est le profil type de ces personnes qui se prostituent sur le web ? L’hebdo généraliste va à la rencontre de ces "professionnelles" du cybersexe. A en juger par l’enquête menée par le magazine, le phénomène de l’e-prostitution touche en grande partie les étudiantes. "Qu’elles se suffisent de l’exhibitionnisme payant ou qu’elles passent à l’acte pour de vrai après avoir préparer le coup sur le web, ces jeunes internautes avancent diverses raisons pour se justifier", lit-on sur les colonnes de L’Observateur. Et de préciser que le manque de moyens pour financer les études est le premier argument qui revient souvent dans leurs propos.
Commentant le phénomène, le psychologue sollicité par l’hebdo estime que "ces cybers-prostituées ont du mal à s’avouer prostituées tout court". Selon lui, "il n’y a pas un phénomène de prostitution spécifique mais un phénomène occasionnel, souterrain, clandestin favorisé par le web". Ici comme ailleurs, l'e-prostitution gagne du terrain. Si la société civile et l'Etat ne se mobilisent pas à travers surtout des actions de sensibilisation, la prostitution numérique deviendra un recours natural pour ces jeunes étudiantes en quête d'améliorer leur quotidien.