Ils étaient nombreux à se rendre régulièrement dans les centres dédiés au don du sang. Avec l'épidémie de coronavirus, ils préfèrent désormais rester chez eux et éviter de prendre des risques. Or, au Maroc, 800 malades dépendent entièrement de ces dons et voient donc leur vie menacée.
Cité par le quotidien Assabah dans sa livraison de ce mercredi 1er avril, le directeur du Centre national de transfusion sanguine, Mohamed Benajiba, tire ainsi la sonnette d’alarme et demande à ce que des mesures urgentes soient prises pour venir en aide à ces patients.
Benajiba assure que le Centre qu’il dirige a pris la mesure des risques encourus depuis l’éclatement du coronavirus. Une réunion a d’ailleurs été tenue au sein du centre précité dès le mois de janvier dernier. «Il nous fallait répondre à deux questions. La première était de savoir si le virus se transmettait par le sang et la seconde était relative aux moyens de gérer une éventuelle pénurie de sang», explique le responsable.
La pandémie a engendré une baisse catastrophique du stock national. A la mi-mars, seuls 5.000 sacs étaient disponibles, couvrant à peine 6 jours du besoin national.
Des mesures d’anticipation ont d'ailleurs été adoptées, comme les tests médicaux systématiques sur les donneurs pour s’assurer qu’aucun d’eux n’est porteur du coronavirus. Mais la campagne de sensibilisation menée par le centre n'a pas eu l'effet escompté, puisque seules 200 personnes ont été volontaires pour le don de sang. Et encore, la plupart ont donné leur sang à des proches.
«Il nous aura fallu lancer un cri de détresse pour arriver à 341 donateurs, soit même pas la moitié des personnes qui ont besoin de ces dons», indique Benajiba. Heureusement, une autre campagne menée sur les réseaux sociaux a porté ses fruits, puisqu’ils étaient quelque 2.748 donneurs à se présenter, vendredi dernier, au niveau national.
Le centre national ne désarme pas. Il vient de lancer deux numéros de téléphone et une adresse électronique pour organiser les rendez-vous des personnes souhaitant donner leur sang. Une manière d’éviter les foules et de rassurer les éventuels volontaires.