Dégueulasse! Cradingue! Ignoble!... Il n’y a pas de formule assez forte pour décrire fidèlement l’état de vétusté des installations sanitaires de la société SIMEC. Les images du bloc sanitaire de cette fabrique d’articles en matières plastiques, propriété de la famille Tazi, sont dignes d’un diaporama des orphelinats roumains de l’ère Ceausescu. Surtout, elles en disent long sur les conditions de travail au sein de cette entreprise, dont le porte-parole Karim Tazi, se présente comme le plus citoyen des entrepreneurs… à sa manière.
Dans ces douches collectives, alimentées en eau chaude par un chauffe-eau bon marché (saisi par la police pour expertise) relié à une bonbonne de gaz posée à même le sol, un drame s’est produit le samedi 28 juin. Un ouvrier y a trouvé la mort asphyxié tandis qu’un autre de ses collègues a été transporté aux urgences dans un état comateux. Mais quand il s’agit de sécurité au sein de ses entreprises, il faut croire que Karim Tazi, le chantre des droits de l’homme, n’est pas des plus regardant. Ce n’est pas comme s’il s’agissait du sanitaire de la cabine de son yacht. Tout de même…
La série noire de l’été chez les Tazi semble partie pour durer. Un des chauffeurs de la SIMEC a été impliqué, le 27 juin, dans un accident mortel à la sortie de Khémissat, avec délit de fuite. Le conducteur en question, qui a percuté un homme à vélo, souffre d’un handicap au pied qui ne lui permet vraisemblablement pas d’être un chauffeur professionnel de semi-remorque. Une négligence professionnelle qui non seulement engage la responsabilité du groupe Tazi, mais qui a peut-être brutalement abrégé les jours d’un innocent. Le flamboyant Karim Tazi, toujours prompt à donner des leçons et à s’ériger en modèle d’entrepreneur citoyen, devrait apprendre à commettre des actes performatifs : faire ce qu’il dit…