L’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) a transmis 83 dossiers portant sur des soupçons de blanchiment d’argent aux procureurs du Roi des tribunaux de première instance de Rabat, Casablanca, Marrakech et Fès. Ces dossiers font suite aux investigations menées par les services de l’autorité chargée de la recherche, qui ont permis de mettre en évidence des indices renforçant les soupçons d’implication des personnes concernées dans des opérations de blanchiment, indique le quotidien Assabah dans son édition du vendredi 26 décembre.
Selon l’ANRF, plus de 27% des dossiers transmis concernent des blanchiments d’argent issus d’infractions pénales, tandis que 22% sont liés à des fraudes et 20% à des falsifications et à leur usage. Les services de contrôle ont également relevé l’apparition de nouvelles sources d’argent à blanchir, parmi lesquelles les paris sportifs illégaux, le commerce pyramidal et les cryptomonnaies.
L’autorité souligne que, au cours de l’année écoulée, elle a reçu au moins 8.076 déclarations émanant des entités tenues de déclarer, ce qui représente une hausse de plus de 40% par rapport au nombre enregistré en 2023. Parmi ces déclarations, 27 concernaient des soupçons de financement du terrorisme. Les banques restent en tête des entités déclarantes, représentant plus de 60% des notifications reçues par la HAIF, suivies des sociétés de services de paiement et de transfert d’argent, avec 13,14% du total. Les déclarations émanant des entreprises et des professions non financières agréées ont connu une augmentation notable, dépassant 99% par rapport aux années précédentes.
Durant la même période, l’ANRF a reçu 90 déclarations spontanées de ses partenaires locaux, soit une hausse de 87% par rapport à 2023. Le ministère public arrive en tête en termes de nombre de notifications adressées à l’autorité, représentant plus de 43% du total, suivi du ministère des Affaires étrangères et des Marocains résidant à l’étranger avec au moins 16%. L’Office des changes arrive en troisième position avec 11,24%, devant l’Autorité marocaine du marché des capitaux, qui représente 10,44%.
Au cours de ses investigations, l’ANRF a adressé 64 demandes d’informations à ses partenaires, dont plus d’un tiers étaient destinées à des personnes morales régies par le droit privé. Parmi les autres destinataires, figurent l’Agence nationale de la conservation foncière (31,25%), la Direction générale des impôts (12,5%), l’Autorité marocaine du marché des capitaux (6,25%), l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (4,69%), l’Office des changes (4,69%) et l’administration des douanes et impôts indirects (3,12%). Les demandes d’informations adressées par l’ANRF aux différentes parties concernées pour approfondir ses recherches a dépassé le nombre de 339.000.







