Achoura a pris des allures de massacre en Irak. En cette journée particulièrement importante pour la communauté chiite, les jihadistes ont mis le pays en état d’alerte maximale et causé un véritable carnage. En ce lundi 3 novembre, jour de célébration de Achoura, les combattants de Daach se sont ainsi rendus coupables de plusieurs exécutions dans l’ouest du pays, où ils s’en sont pris à une tribu qui leur a tenu tête dans la région d’Anbar. La veille, les membres de Daach avaient exécuté "au moins 36 personnes dont quatre femmes et trois enfants de la tribu sunnite Albounimer", nous apprend l’AFP, citant les propos rapportés, ce lundi, par un chef tribal et un officier des forces de sécurité. Cette tribu a perdu plusieurs centaines de ses membres. Les estimations parlent en effet de 250 à 400 morts, sans compter les centaines de personnes portées disparues, soit "mille personnes dont on ne sait rien", déclare le chef tribal de la tribu Cheikh Nimrawi, qui précise qu’une fatwa émise par les jihadistes ordonne de n'épargner personne, pas même les nouveau-nés.
Si la panique est aujourd’hui à son comble, c’est parce que la fête de Achoura, à l’occasion de laquelle les chiites rendent hommage à la mémoire de l’imam Hussein, tué par le califat omeyyade avec 72 membres de sa famille, est considérée comme une hérésie par les jihadistes. Or, l’imam Hussein est enterré à Kerbala où la commémoration réunira, ce mardi, des milliers de pèlerins. Un dispositif sécuritaire important a donc été déployé pour prévenir les attaques sanglantes de Daach. Autant dire que Achoura se déroule sous le signe de la terreur.