Le 29 avril dernier, l’hôpital Arrazi de Marrakech a vu ses services d’urgence submergés par l’afflux de 26 patients, tous victimes d’une intoxication alimentaire sévère. Malgré les efforts des médecins et infirmiers, six personnes ont succombé aux symptômes de l’empoisonnement, laissant derrière elles des familles en deuil et toute une ville sous le choc.
Les autorités ont rapidement identifié un fast-food du quartier M’hamid comme source potentielle de cette intoxication. Les témoignages des survivants ont pointé du doigt les sandwichs et les plats servis par cet établissement, provoquant une enquête approfondie sur son respect des normes sanitaires et d’hygiène. Le propriétaire dudit restaurant a été placé en détention provisoire.
«Nous avons pris cinq sandwichs tortillas, garnis de pommes de terre, d’œufs, de riz et de mayonnaise. À notre retour à la maison, les premiers signes de malaise ont commencé à se manifester. Des douleurs abdominales nous ont assaillis, mais ce n’était que le début. Mes enfants ont eu des haut-le-cœur et ont commencé à vomir», raconte Safae Karouane, une survivante de la tragédie.
Et de poursuivre: «Dans l’urgence, j’ai conduit mes enfants à l’hôpital Ibn Zohr. Mes enfants ont été admis et ont passé quatre jours sous surveillance médicale étroite. Aujourd’hui, ils se portent mieux, hamdoullah. Mais pour mon époux et moi, les séquelles persistent sous la forme d’une fatigue tenace qui refuse de nous quitter».
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Les habitants du quartier, également sous le choc, peinent à comprendre comment un lieu aussi fréquenté et réputé a pu être le centre d’un tel drame. «Cet endroit est très fréquenté et aucun incident similaire n’avait été signalé auparavant», confie Abdelilah Souka, un résident de la ville. «Nous mangeons ici depuis longtemps et nous ne comprenons pas ce qui a pu se passer», appuie, perplexe, Youssef Stitou, un autre habitant.
Le fast-food en question est réputé pour son large choix de mets, comprenant grillades, pizzas et autres sandwichs. Les clients y affluent depuis des années, attirés par la variété et l’accessibilité des plats. Cependant, cette popularité est aujourd’hui ternie par la tragédie qui vient de secouer la cité ocre.
Pour éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise à l’avenir, l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) mène désormais une vaste campagne d’inspection des snacks et boucheries dans la ville.
Supervisées par un comité mixte, composé de représentants des autorités locales, du département des affaires économiques de la wilaya de la région de Marrakech-Safi, et de l’ONSSA, ces opérations ont déjà conduit à la fermeture de plusieurs établissements et à la confiscation de viandes et aliments avariés.
Certains de ces établissements ne respectaient pas les normes de sécurité sanitaire, tandis que d’autres opéraient illégalement sans autorisation. Des avertissements ont également été émis à l’encontre de certains snacks, les invitant à changer leurs ustensiles de cuisine et à améliorer les conditions de stockage des aliments. Affaire à suivre...