Après l’arrêt du chantier sur hautes instructions, le complexe des villas dont certaines sont pieds dans l’eau, suscite encore la colère des élus. Al Massae rapporte dans son édition du 30 mai que plusieurs élus du conseil communal de Harhoura, dans la banlieue de la capitale, ont demandé l’envoi d’une commission du ministère de l’Intérieur pour enquêter sur les «dossiers graves de corruption». Cet appel fait suite à la découverte de plusieurs dysfonctionnements en matière immobilière et urbanistique.
Des sources ont confié à Al Massae que les lobbies immobiliers ont commis de graves délits en matière d’urbanisme surtout sur la bande côtière en profitant du «marasme prémédité dans les projets d’aménagement». C’est ainsi que des terres réservées au reclassement des habitants des bidonvilles ont été détournées vers une autre finalité, écrit le quotidien. Dans d’autres cas, des chanceux ont décoché des dérogations pour bâtir des immeubles de haut standing de trois étages, alors que d’autres ont profité de l’inertie des autorités locales pour introduire des changements qui sont devenus le sujet de prédilection de la population.
Démolition sélective
Avant-hier, le Gouverneur de Témara-Skhirat a supervisé personnellement la démolition d’une partie du projet d’une amicale. Selon Al Massae, ce n’est là que de la poudre aux yeux, destinée à couvrir l’indolence des autorités qui ne peuvent tenir tête à des personnes influentes. Le projet dont une partie a été démolie est géré par une amicale composée de personnes lambda qui ont déjà versé des avances depuis plusieurs années. D’autres projets visés par des plaintes n’ont, quant à eux, pas été touchés par l’opération et selon certaines sources, l’autorité n’a pas voulu inquiéter une personne influente de la région, ce qui suscite bien des interrogations sur l’impartialité des autorités.
Les élus du conseil ont déjà menacé de révéler les dossiers de corruption liés à l’urbanisme, mais des interventions ont permis de désamorcer la situation et les élus ont tourné la page. Leur volte-face a créé le doute chez d’autres élus qui soupçonnent un arrangement électoral. Ces élus se préparent à communiquer au ministère de l’Intérieur, la liste des personnes qui sont impliquées dans les dysfonctionnements précités.
Rappelons que parmi les projets qui soulèvent des interrogations, figure celui d’une amicale créée par des cadres d’Al Omrane, qui, elle aussi, a bénéficié de dérogations. A l’approche des élections, cette initiative pourrait bien avoir des visées électorales.