À mi-chemin entre Rabat et Kénitra, au cœur de la forêt de Maâmoura, se dresse la bâtisse du Centre national de l’énergie, des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN), structure publique créée en 1986 pour accueillir des chercheurs de haut niveau, spécialisés dans le domaine des techniques nucléaires.
Placé sous la tutelle du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, le centre dispose d’un effectif de 230 personnes, dont les deux tiers sont des chercheurs universitaires. Ils partagent les différentes installations et laboratoires composant cette mégaplateforme qui s’étend sur une superficie de 25 hectares.
Développer la recherche nucléaire
«Cette plateforme comprend plusieurs laboratoires où sont développées une trentaine de techniques analytiques pour divers secteurs tels que l’eau, l’environnement et l’agriculture», explique Khalid Laraki, chef de la division Exploitation des laboratoires du CNESTEN.
Pour illustrer l’importance des activités menées au sein du centre, ce responsable a choisi de mettre en lumière l’exemple des techniques utilisées dans le secteur de l’eau. Ainsi, celles-ci permettent d’obtenir des informations cruciales, telles que la qualité et l’âge des eaux, les mécanismes de recharge des nappes phréatiques, l’origine de la salinité des eaux, l’efficacité de la recharge artificielle des nappes, l’interaction entre les eaux de surface et les eaux souterraines ou encore l’origine des sources de pollution.
Lire aussi : La Russie approuve un accord de coopération nucléaire avec le Maroc
La mission principale du CNESTEN est de promouvoir la recherche scientifique et les applications nucléaires dans différents secteurs. Le centre a également pour objectif de contribuer à la préparation des bases technologiques pour un futur programme électronucléaire, et d’apporter un appui technique aux autorités en matière de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques, ainsi que pour la préparation et la réponse à des situations d’urgence.
Le CNESTEN a également un rôle de premier plan dans la gestion des déchets radioactifs au niveau national. Cette institution est donc à la pointe des technologies nucléaires et de la recherche scientifique en la matière, tout en veillant à la sécurité et à la protection de l’environnement et de la population.
Six laboratoires accrédités par le SEMAC
Grâce aux compétences du personnel du CNESTEN, ainsi qu’à leurs efforts dans un domaine peu connu du grand public, le centre a récemment obtenu l’accréditation de six de ses laboratoires selon le référentiel «NM ISO/CEI 17025 - 2018», l’un des plus pointus dans le secteur de la recherche nucléaire.
«Cette accréditation témoigne de la conformité aux exigences de compétence, d’impartialité et de cohérence d’activité du CNESTEN, qui est ainsi consacré comme l’une des premières institutions en Afrique à obtenir cette distinction», souligne avec fierté Ali Jibre, secrétaire général par intérim du CNESTEN.
Lire aussi : Le Maroc doit-il opter pour le nucléaire?
Dans le détail, l’organisme accréditeur national SEMAC a décerné cette accréditation aux laboratoires des analyses des isotopes stables dans les échantillons d’eau, d’analyse du Tritium dans les eaux naturelles et potables, de mesurage des activités alpha globale et bêta globale des eaux non salines, de mesure de la radioactivité par spectrométrie Gamma dans des échantillons de sol, de dosimétrie pour le domaine d’essai des dosimètres individuels OSL portés sur le tronc et d’étalonnage Gamma des instruments de mesure en rayonnement ionisant, fait savoir Khalid Laraki.
«Cette reconnaissance de conformité aux exigences de qualité permet également d’authentifier les services rendus par le CNESTEN à ses différents partenaires, nationaux et étrangers, en maintenant l’excellence scientifique», poursuit ce responsable au centre. Le centre continue ainsi de jouer un rôle de premier plan dans la recherche et l’innovation dans le domaine de l’énergie et des sciences nucléaires, tout en renforçant sa position comme l’un des leaders du secteur en Afrique.