C’est un document qui vaut 420.000 DH. Normal puisqu’il porte la signature de Mohamed Hassad, ministre de l’Intérieur, et surtout qu’il fait office d’autorisation pour l’exploitation d’un taxi (grima). Ce qui est anormal par contre est que ledit document, tout comme la précieuse signature qui y figure sont des faux qui ont servi à arnaquer une femme de la région. Selon Assabah qui relate l’affaire en Une de sa livraison de ce mardi 7 avril, les éléments de la police judiciaire de Skhirate-Témara ont réussi à mettre la main sur trois individus soupçonnés d’être derrière cette arnaque. Passée la période réglementaire de leur détention préventive, les trois présumés escrocs ont été déférés devant le parquet général qui a décidé de les poursuivre en état de liberté provisoire contre le paiement d’une caution de 10.000 DH chacun. Cette décision a surtout été motivée par le fait que la victime a pu récupérer l’intégralité des 420.000 DH. L’intermédiaire dans cette affaire, également chauffeur de taxi, a déclaré aux enquêteurs avoir lui-même été victime de sa bonne foi puisqu’il a été approché par des gens qui lui avaient fait croire que la «grima» était un don d’une personnalité haut placée. Le plus surprenant dans cette affaire est que le contrat d’exploitation de la fictive « grima » a été signé et légalisé dans l’une des annexes administratives de Salé.
Deux escrocs dans la nature
D’après Assabah, les trois individus appréhendés puis relâchés, en attendant leur procès dont la date a été fixée au 4 mai prochain, ne seraient que de simples exécutants. Le véritable «cerveau» de la bande, ainsi que sa complice, ont été identifiés et sont actuellement activement recherchés. Leur arrestation pourrait apporter son lot de surprises, manière par exemple de savoir au nom de quelles autres personnalités ou institutions ils agissaient pour plumer leurs victimes. Et éventuellement de savoir s’il s’agit d’une éventuelle arnaque à plus grande échelle avec un appât qui s’appelle «grima». Surtout que ce n’est pas la première fois que la police démantèle à Skhirate-Témara des réseaux spécialisés dans ce genre de crimes.