Gravée en lettre d'or dans les annales de l'Histoire, cette bataille, connue aussi sous le nom de la "Bataille de Saghro", porte des leçons de patriotisme et de courage qui honorent la mémoire collective marocaine. Les forces armées françaises avaient tenté de pénétrer dans la région du Sud-Est, le 13 février 1933, et imposer leur domination à la région de Saghro et aux tribus d'Ait Atta qui avaient fait obstacle à leur déploiement après qu'elles avaient lancé leur première attaque contre les combattants qui s'étaient réfugiés à Jebel Saghro, une place stratégique au relief impraticable leur facilitant la confrontation avec l'ennemi.
L'un des officiers français, le capitaine De Bournazel témoigne de la férocité de la bataille: "Les combats étaient intenses et les forces coloniales avaient subi des pertes importantes", poursuivant: "Nous nous cachions entre les rochers durant la nuit, nous avions devant nous un grand nombre d'ennemis et nous avions demandé des renforts". De son côté, l’académicien français Henry Bordeaux avait affirmé que "les forces coloniales n’ont pas pu atteindre leur but car la résistance était non seulement acharnée mais encore hautement organisée".
Le général Huré invita les généraux Catroux et Giraud, mena lui-même des opérations de bombardement sur des sites des moudjahidine et les assiégea par l'artillerie et l'aviation tout au long de la période du 21 au 24 février 1933, dans une tentative manquée et désespérée de contraindre les combattants et leurs familles à se rendre.
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Après plusieurs jours de lutte acharnée, l'ennemi décida de recourir au dialogue avec les tribus rebelles le 24 mars 1933, déclara la trêve et démarra les négociations avec le chef des combattants, Assou Oubasslam, qui ont conduit à une solution pacifique des deux côtés, avec des conditions garantissant la liberté et respectant la dignité des tribus d'Ait Atta et de leurs familles.
Dans une déclaration à la MAP, à l'occasion de la commémoration du 88ème anniversaire de la "Bataille de Bougafer", le Haut-commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l'Armée de libération, Mustapha El Ktiri, a indiqué que cette épopée glorieuse est "pleine d'enseignements et de symboles et incarne un système de valeurs religieuses, patriotiques et humaines qui a, depuis l'histoire à nos jours, constamment distingué le peuple marocain".
A cet égard, El Ktiri a appelé les Marocains, fiers de leur appartenance et de leur identité, de rester fidèles aux commémorations à caractère national et local pour préserver l'histoire du Maroc et la transmettre aux générations montantes. "Les sacrifices consentis par nos parents, grands-parents et aïeux doivent servir de modèle dans la poursuite de la marche pour une Nation unifiée et prospère sous la Haute Sollicitude de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu Le glorifie, qui accorde un intérêt particulier à la mémoire historique nationale et de tous ses affluents", a-t-il dit.