La Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc a adressé une lettre au ministre de la Santé, Anas Doukkali, pour dénoncer le monopole de l’institut Pasteur sur la vente du traitement et la vaccination contre la grippe H1N1. Les syndicats lui demandent d’intervenir, de toute urgence, pour approvisionner les pharmacies et les autoriser à vacciner la population dans leur officine. Les pharmaciens estiment que, de cette manière, l’accès des citoyens à ce vaccin sera plus facile et la campagne de vaccination plus efficace pour assurer la sécurité médicamenteuse et sanitaire du pays.
Dans la lettre adressée au ministre, les pharmaciens expriment leur extrême étonnement face à la manière dont est gérée cette maladie, d’autant qu’elle a été à l’origine de plusieurs décès. Or, les pharmacies ne disposent pas du produit pour assurer la prévention contre cette grippe. La lettre a, par ailleurs, dénoncé le fait que «l’Institut Pasteur est désigné comme le seul établissement habilité à vacciner les Marocains désireux d’effectuer le pèlerinage aux lieux saints contre la méningite et le virus saisonnier H1N1».
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 14 février, que cette «approche dépassée» du ministère constitue un véritable obstacle à la prévention de ces maladies, voire une source d’inquiétude pour les citoyens. Les syndicats des pharmaciens donnent comme exemples la France et la Tunisie, où la pharmacie est considérée comme la cheville ouvrière pour réussir les campagnes de vaccination contre la grippe saisonnière. En revanche, les pharmaciens ont tenu à relativiser l'ampleur de cette maladie en indiquant qu'«on ne peut, en aucun cas, attribuer à cette grippe un caractère épidémique. Mais l’expérience actuelle nécessite la prise de mesures préventives qui doivent être menées de manière rationnelle, afin d’assurer la sécurité sanitaire du pays en prévision de l’arrivée d’une véritable épidémie».
Le monopole de la vente du vaccin par l’Institut Pasteur avait provoqué de vifs débats, d'autant qu’il restait introuvable dans les pharmacies. Une exclusivité qui a poussé les responsables de l’Institut Pasteur à fixer le prix du vaccin à 103 dirhams, alors qu’il ne coûte que 72 dirhams dans les pharmacies.