Dans un communiqué, la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM) se dit déçue après la réunion tenue en mode visioconférence, mercredi 28 octobre, avec les responsables de la Direction des médicaments et de la pharmacie (relevant du ministère de la Santé), consacrée à la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière.
La CSPM a longtemps milité pour associer, à titre gracieux, les pharmaciens dans l’acte de vaccination, surtout dans le contexte actuel marqué par l’évolution inquiétante de la pandémie du Covid-19, et où l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne cesse de multiplier les appels pour faire vacciner le maximum de citoyens contre la grippe saisonnière.
Contacté par Le360, le président de la CSPM, Mohammed Lahbabi, se dit très étonné de la décision annoncée hier par le ministère de la Santé, en vertu de laquelle les vaccins anti-grippe ne peuvent être délivrés que sur ordonnance. «Cette mesure est de nature à servir davantage les intérêts des médecins, au détriment des patients», estime Mohammed Lahbabi pour qui la campagne de vaccination cette année sera difficilement accessible aux personnes démunies ne bénéficiant d'aucune forme de couverture médicale. Car même le prix de la dose a été revu à la hausse, passant de 79 dirhams en 2019 à 125 dirhams en 2020. L’annonce en a été faite par le ministère de la Santé lors de la réunion d’hier avec les pharmaciens.
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Autre détail important, et non des moindres, la CSPM fait savoir que le ministère de tutelle n’a pas réussi à sécuriser l'approvisionnement du pays en quantités de vaccins suffisantes, malgré le contexte difficile de la pandémie du coronavirus. L’offre cette année de Vaxigrip ne dépasse pas 300.000 doses contre 600.000 en 2019, alors que le laboratoire Sanofi a annoncé une augmentation annuelle de la production mondiale de 20%, ajoute la même source.
Pour la CSPM, l’obligation de l’ordonnance renvoie à une approche qui s’oppose à la volonté d’encourager la population à se faire vacciner contre la grippe saisonnière, conformément aux recommandations de l’OMS.
En instaurant l’obligation d’une ordonnance médicale, le ministère de la Santé a certes voulu rationaliser la distribution des vaccins dont l’offre sera limitée. La CSPM, elle, estime que cette mesure exclura un pan entier de la société, car il faut compter au moins 400 à 450 dirhams pour honorer les frais du médecin, du vaccin et, enfin, de l’acte de vaccination.