Ruée sur les services de vaccinations, terreur dans les écoles et de nombreuses interrogations sur les stocks de vaccins dans les hôpitaux publics. Voilà où en est le pays aujourd’hui, deux semaines après le pic de la grippe saisonnière. L’Institut Pasteur a été en effet littéralement pris d’assaut vendredi par les citoyens, au point que le service des vaccins n’arrivait plus à satisfaire toutes les demandes. Des demandeurs de vaccin ont ainsi été gentiment invités à revenir le lendemain.
Les citoyens, de crainte de voir se propager ce virus, et en l’absence d’une réaction du gouvernement, ont été pris de panique, constate le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 2 et 3 février. Le retard qu’a pris le gouvernement pour réagir, au moins pour expliquer la situation, a encore accentué cette psychose, alimentée par une crainte de rupture des stocks de vaccins. Une crainte qui n’a pas tardé à se faire réelle, lorsque les nombreuses personnes qui se sont adressées aux pharmacies ont appris que ce vaccin était effectivement en rupture de stock. D’où l’affluence massive enregistrée, notamment, par les services de l’Institut Pasteur à Casablanca.
La panique a vite gagné les écoles, les enfants en bas âge étant considérés comme les catégories les plus vulnérables. Il a suffi qu’une école privée à Casablanca communique sur un cas pour que les parents d’élèves soient pris de panique. Que la même école annonce dans un communiqué que l’enfant en question est pris en charge et qu’il est en phase de guérison n’y a rien changé. Cependant, souligne Assabah, aucune école n’a fermé ses portes. Les cours n’ont été interrompus dans aucune école, privé comme public. N’empêche, relève le journal, certains parents d’élèves ont préféré garder leurs enfants à la maison vendredi par mesure de précaution.
De leur côté, et toujours en l’absence de réaction officielle, les écoles privées, notamment à Casablanca, ont pris l’initiative de rassurer les parents d’élèves. Certains responsables d’écoles privées contactés par le journal ont ainsi pris l’initiative d’envoyer chez le médecin tout enfant présentant les symptômes de la grippe.
Les derniers développements ont remis la question de la disponibilité des médicaments et des vaccins dans les hôpitaux publics et les cliniques privées au goût du jour, ainsi que les mesures prises par ces établissements pour se fournir en vaccins au moment de l’annonce d’un premier décès à cause du virus H1N1. En même temps, souligne le journal, les services d’épidémiologie, qui relèvent du ministère de la Santé, ont été mis en état d’alerte et suivent la situation de près et en temps réel. Cela, surtout après la déclaration de deux autres cas de décès N1 dans les villes de Marrakech et Tanger.