Les syndicats représentant les professionnels du transport routier observent, depuis samedi dernier, une grève ouverte pour dénoncer la hausse des prix du carburant. Des sources syndicales affirment que les prix des fruits et légumes ont enregistré une forte hausse dans les marchés de gros de plusieurs villes, à cause du ralentissement du trafic du transport routier. Les agriculteurs et les marchands de gros ont eu recours à des petites voitures de transport pour faire face à la paralysie causée par le débrayage des propriétaires et chauffeurs de camions de transport. Une alternative qui n’a pas empêché les marchés de gros de subir de grosses pertes, la chaîne de distribution ayant été enrayée.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du jeudi 25 octobre, les propos du secrétaire général national de l’Organisation démocratique des professionnels du transport, Mustapha Chaoune, qui impute au gouvernement la responsabilité des répercussions de cette grève. «Le gouvernement n’a pas respecté ses engagements concernant le soutien au secteur du transport routier face à la hausse du carburant. Nous nous attendions à ce que le gouvernement nous informe du mécanisme de cette aide après la levée de la subvention sur les carburants, mais il continue à faire la sourde oreille», affirme le syndicaliste qui considère ce silence comme une fuite en avant de l’Exécutif. «Le gouvernement veut opposer directement les professionnels aux citoyens en nous obligeant à répercuter la hausse du carburant sur les prix des prestations fournies au citoyen. Comme vous le savez, le carburant constitue 30% du prix de revient du transport», ajoute-t-il avant de préciser que «le projet de loi de Finances ne comporte aucune mesure en faveur des professionnels du transport routier. Pis encore, le ministère de l’Equipement et du transport ne dispose même pas de données sur le secteur, ni sur le nombre des chauffeurs professionnels». Et le syndicaliste de relever cette contradiction: «Les grandes entreprises profitent du secteur du transport pour bénéficier de la réduction des impôts et de l’aide publique, pendant que le ministère de tutelle demeure passif et se contente d'observer la situation».
Mustapha Chaoune tape donc du poing sur la table. «Le secteur du transport des marchandises est paralysé par la grève des professionnels. Il est inconcevable que le prix du carburant atteigne 11 dirhams le litre et fasse du citoyen le bouc-émissaire de cette hausse vertigineuse. Les mesures du gouvernement actuel menacent la paix sociale et réduisent le pouvoir d’achat de la population», conclut ainsi le secrétaire général national de l’Organisation démocratique des professionnels du transport.