Les autorités durcissent le ton contre les hooligans. Les services de police ont décidé, en concertation avec la Fédération royale marocaine de football (FRMF), de réactiver la loi 09-09 relative à la lutte contre la violence lors des manifestations sportives. Un texte resté lettre morte depuis son adoption, selon le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du 15 octobre.
Le journal indique que la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a donné ses instructions pour appliquer ladite loi à la lettre, et ce après les actes de vandalisme enregistrés lors des quatre dernières journées du championnat qui ont causé des dégâts considérables. A cette occasion, Al Akhbar revient sur les principales dispositions de la loi anti-hooliganisme qui contient nombre de peines lourdes.
Sanctions dissuasives
La loi 09-09 condamne les actes de vandalisme ou de violences commis au sein des stades et autres infrastructures sportives. Entré en vigueur le 2 octobre 2011, une date qui coïncide avec le coup d’envoi de la première édition de la Botola Pro, le texte prévoit de nombreuses peines contre les fauteurs de troubles. Il punit ainsi de l’emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une amende de 1.200 à 20.000 dirhams quiconque participe à des actes de violence lors ou à l’occasion de compétitions ou de manifestations sportives conformément aux conditions prévues dans l’article 403 de la même loi.
Le texte prévoit aussi une peine d’emprisonnement allant de 3 mois à deux ans et une amende allant de 1.200 à 10.000 ou l’un de ces deux sanctions à l'encotre de toute personne qui participe à des actes de violence, en causant des coups et blessures à autrui ou tout autre acte de violence.
A cela s’ajoute une amende qui varie entre 1.200 et 5.000 dirhams à toute personne qui tente d'user de la force ou de la fraude pour accéder aux sites sportifs. Les sanctions de lutte contre la violence dans les stades ne s’arrêtent pas là ; elles peuvent être doublées en cas de récidive.
Marché noir, stupéfiants et mineurs
En dépit de la loi anti-hooliganisme, la question du marché noir et l’explosion des prix des tickets, en particulier pour les grands matchs, donne toujours du fil à retordre aux autorités. Selon le quotidien, des bandes organisées contrôlent ce marché en assurant le revente des tickets au prix fort. Un business illégal qui fleurit près des complexes sportifs et dont le supporteur est le plus grand perdant.
Sur ce registre, la loi 09-09 prévoit une amende allant de 1.200 à 10.000 pour punir quiconque arrêté en train de vendre des tickets de matchs ou de compétitions sportives à des prix supérieurs ou inférieurs à ceux fixés par les organisateurs.
Le journal rappelle que la loi anti-hooliganisme avait connu des modifications lors de son passage à la Deuxième chambre, ce qui s’est traduit par quelques changements. Il en est ainsi de la suppression des peines de prison pour les personnes qui accèdent à une enceinte sportive en état d’ivresse ou sous l’effet de stupéfiants. La loi s’est contentée de leur infliger des amendes.
Enfin, le journal rappelle que le texte de loi manque de dispositions qui traitent de la question des mineurs et leurs accès aux stades. Le ministère de l’Intérieur avait appelé à la création d’une cellule de réflexion sur cette question épineuse et qui regrouperait tous les protagonistes. Un appel qui n’a pas eu d’écho. En attendant, les autorités se contentent d’interdire l’accès aux stades aux mineurs non accompagnés.