Fès est secouée par un scandale médico-judiciaire d’une gravité inédite. Un médecin psychiatre exerçant dans une clinique privée de la ville, et son cousin, sont actuellement placés en détention provisoire à la prison de Bourkaiz, à la suite d’accusations d’agressions sexuelles sur des patientes psychologiquement fragiles.
L’affaire, aujourd’hui entre les mains du juge d’instruction de la cour d’appel de Fès, a vu l’ouverture de l’instruction détaillée reportée au 9 juillet, indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 4 juillet. Cette audience permettra notamment d’entendre les victimes identifiées, dont l’identité a été confirmée par l’enquête, lit-on.
Selon les éléments recueillis par la police judiciaire, sous la supervision du procureur général, le psychiatre, spécialiste des troubles mentaux et du traitement de l’addiction, aurait profité de la détresse psychique de ses patientes pour les soumettre à un engrenage de manipulation, de drogue et de violences sexuelles. Il aurait agi avec la complicité de son cousin.
Se présentant comme sauveur, le médecin promettait à ses patientes un traitement personnalisé. Une confiance rapidement trahie: les victimes étaient incitées, voire contraintes, à consommer de la cocaïne, puis agressées sexuellement dans la clinique, parfois même au sein du domicile conjugal.
C’est l’épouse du médecin, de retour de France, qui a joué un rôle clé dans la révélation de cette affaire. En consultant le téléphone portable de son mari, elle aurait découvert de nombreuses vidéos accablantes documentant les agressions sexuelles commises sur des patientes, dont des femmes mariées. Elle a aussitôt alerté le parquet.
Parmi les faits les plus glaçants, les enquêteurs rapportent le cas d’une patiente venue consulter avec sa fille. L’enfant aurait été droguée à l’aide d’un somnifère afin que le médecin puisse s’isoler avec la mère et abuser d’elle.
Le praticien, aujourd’hui derrière les barreaux, aurait instauré des «séances de thérapie nocturnes», en réalité des prétextes à ses exactions. Il exigeait des patientes qu’elles se rendent à la clinique à des heures indues, où il leur administrait drogues et narcotiques avant de céder à ses pulsions.
L’enquête se poursuit, mais ce dossier soulève d’ores et déjà des questions brûlantes sur les mécanismes de contrôle des professions médicales, la protection des patientes vulnérables et le rôle fondamental de l’éthique dans les relations thérapeutiques, lit-on encore.








