Fès: arrestation de trois médecins pour trafic présumé de tests PCR

Un dispositif de test PCR.

Un dispositif de test PCR. . DR

Revue de presseKiosque360. La police judiciaire de la DGST a arrêté, dimanche dernier, trois médecins internes qui étaient en permanence à l’hôpital Hassan II de Fès. Les trois prévenus seraient impliqués dans un trafic de tests PCR, moyennant rémunération, en dehors du circuit ordinaire.

Le 30/11/2020 à 21h14

Des éléments de la police judiciaire de la DGST ont investi, dimanche soir, le service d’urgence réservé aux malades Covid-19 dans le CHU Hassan II de Fès et ont procédé à l’arrestation de deux médecins, avant d’interpeller un troisième collègue à son domicile. Le quotidien Akhbar Al Yaoum rapporte, dans son édition du mardi 1er décembre, que le directeur de l’hôpital, le professeur Amine Alami, a déclaré qu’il ignorait les causes de cette interpellation. C’est pour cela, dit-il, qu’il a chargé le responsable du service juridique de son établissement de s’enquérir, ce lundi, des tenants et aboutissants de cette opération auprès des services de police. 

Selon des sources autorisées, les trois prévenus sont des médecins internes qui suivent leur formation au sein du CHU. Ils sont soupçonnés d’avoir trempé dans un trafic de tests de dépistage PCR. Les trois mis en cause auraient profité de la demande accrue de ces tests PCR pour charger des intermédiaires de contacter les personnes désireuses d’effectuer ces tests à Fès et ses environs. Selon les premiers éléments de l'enquête, les trois médecins ont commencé à se déplacer au domicile des patients pour effectuer ces tests, moyennant 900 à 1.000 dirhams. Les échantillons étaient, par la suite, transmis au laboratoire de l’hôpital Hassan II où ils étaient traités et informatisés comme s’il s’agissait de tests effectués sur des malades hospitalisés.

Le quotidien Akhbar Al Yaoum rapporte que les résultats des tests sont délivrés au domicile des patients, une fois que les médecins ont perçu le fruit de leur trafic. Selon des sources proches de l'enquête, les éléments de la police judiciaire de la DGST poursuivent leurs investigations pour arrêter tous ceux qui sont impliqués dans ce réseau criminel. D’autant que ce trafic a causé au laboratoire central de l’hôpital des pertes financières colossales, quand on sait la rareté et le prix élevé des réactifs qui servent à effectuer les tests PCR. C’est d’ailleurs pour cette raison que le ministère de la Santé a décidé, depuis quelque temps, de réserver ce test aux seuls patients gravement atteints et de le remplacer par le test sérologique pour les cas les moins graves.

Par Hassan Benadad
Le 30/11/2020 à 21h14