Le ministère de l’Enseignement supérieur souhaite que les étudiants en médecine suspendent leur grève, en vigueur depuis décembre 2023. Dans des notes publiées les 2 et 3 septembre, les doyens des facultés de médecine et de pharmacie confirment le maintien des évaluations de la session de rattrapage du premier semestre, prévues à partir du 5 septembre, «comme programmé sur le calendrier précédemment affiché». Ces épreuves concerneront les étudiants de la première à la cinquième année.
Les décanats indiquent également que les étudiants qui passeront ces examens «bénéficieront d’une session exceptionnelle pour le 2ème semestre» et de l’annulation de la note zéro pour absence. «La validation des modules correspondants sera prise en compte dans la base de données (APOGEE) et apparaîtra automatiquement sur le relevé de notes de l’étudiant», ajoutent-ils.
Concernant les étudiants ayant fait l’objet de sanctions disciplinaires et ayant introduit un recours, il est précisé qu’ils «conservent, conformément aux pratiques antérieures, le droit de se présenter à toutes les évaluations en cours».
La publication de ces avis intervient quelques jours après l’échec de la médiation initiée par les parlementaires de la majorité pour résoudre cette crise. Ces députés avaient notamment recommandé la levée des sanctions infligées aux étudiants ainsi qu’aux représentants de la Commission nationale en médecine, médecine dentaire et pharmacie (CNEMEP).
Vers un nouveau boycott des examens
Du côté des grévistes, la position reste inchangée malgré ces différentes annonces. «Cette session sera encore largement boycottée par les étudiants, selon un sondage réalisé auprès de nos camarades des différentes facultés. Ce sera un nouveau signal fort envoyé aux autorités», confie, sous couvert d’anonymat, un responsable de la commission contacté par Le360.
Il ajoute: «Ce n’est pas ce que demandent les étudiants, qui attendent une réponse concrète à leurs revendications, notamment concernant la non-réduction de la durée des études de sept à six ans, ce qui concerne principalement les cinq promotions qui boycottent depuis décembre 2023.»
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Interrogé sur la possibilité offerte aux étudiants sanctionnés de passer les examens après l’introduction d’un recours, notre interlocuteur se montre sceptique quant à la pertinence de cette mesure, estimant que «parmi eux, certains sont en sixième année et ne sont pas concernés par ces évaluations». Il préconise plutôt la publication de notes officielles annonçant la levée des sanctions.
Selon lui, ces propositions émises par les facultés de médecine et de pharmacie ne suffiront pas à résoudre la crise. «Tant qu’il n’y aura pas un véritable dialogue avec le ministère pour trouver des solutions logiques garantissant la qualité de la formation, la situation restera inchangée, et il sera très difficile de sauver l’année universitaire», conclut-il.