Exclusif. À la découverte de «l’hôpital» des rapaces de Bir Lahmer

Un vautour-fauve, l'un des pensionnaires du Centre de soins pour rapaces de Bir Lahmer, près de Rabat.

Dans la forêt de la Maâmora, dans les environs de Rabat, se niche le Centre de soins pour rapaces de Bir Lahmer. Méconnue du grand public, cette structure œuvre pour la sauvegarde des oiseaux de proie, qu’elle soigne et prend en charge avant leur retour à la vie sauvage. Reportage.

Le 30/04/2025 à 08h38

Niché dans un écrin de verdure, au coeur de la forêt de la Maâmora, le Centre de soins pour rapaces de Bir Lahmer se compose d’un parc, de plusieurs volières et d’un local de soins. L’ensemble est né en 2021 d’un partenariat entre l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) et l’Association marocaine pour la protection des rapaces (AMPR), présidée par Karim Rousselon.

Dans le cadre de ce partenariat, l’ANEF se charge de récupérer les volatiles blessés ou malades via son réseau à travers le pays, tandis que l’AMPR assure leur prise en charge, leur hébergement et leur rééducation, et leur fournit les soins nécessaires avant de les rendre à la vie sauvage après guérison. «Notre mission est de préserver ces espèces et d’enrayer leur éventuelle extinction, en les soignant et en favorisant leur reproduction», explique Karim Rousselon.

Parmi les rapaces actuellement soignés au sein du centre, après des blessures ou des maladies contractées dans leur milieu naturel, figurent un vautour fauve, une buse maghrébine, un milan noir, un circaète Jean-le-Blanc et un aigle ibérique, issu d’une espèce protégée originaire d’Espagne. Ce dernier, blessé au niveau de l’aile, a été récupéré dans la région d’Agadir.

La bague GPS dont il était équipé a permis aux autorités forestières espagnoles de suivre ses déplacements et de le localiser, puis de contacter leurs homologues marocains. Une fois soigné, il pourra reprendre son envol. D’ailleurs, lors de notre visite au centre s’est effectuée la «libération» d’une buse maghrébine hébergée dans le centre trois semaines durant.

Chaque année, ce «hôpital» des oiseaux de proie recueille entre 30 et 50 animaux, précise de son côté Mohamed Bouamama, chef de l’unité des animaux sauvages au sein de l’ANEF. «Nous lançons d’ailleurs un appel à tous les citoyens: si vous trouvez un rapace blessé, contactez immédiatement l’antenne ANEF la plus proche, pour que nous puissions le prendre en charge», conclut-il.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 30/04/2025 à 08h38