La grève des étudiants en médecine risque de se poursuivre, malgré les récentes discussions avec des représentants du gouvernement. Si aucune décision officielle n’a encore été prise par les futures blouses blanches, les derniers développements suscitent le pessimisme.
Il y a deux semaines, des représentants de la chefferie du gouvernement et le ministre chargé des Relations avec le Parlement et Porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, avaient rencontré des responsables de la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie, et leur ont soumis les propositions du gouvernement pour sortir de cette crise qui dure depuis plusieurs mois.
Introduction d’une 7ème année facultative
Parmi celles-ci figure l’introduction d’une septième année facultative, censée répondre à la principale doléance des grévistes qui s’opposent à la réduction de la durée des études de sept à six ans. Ainsi, les étudiants ayant achevé leur sixième année d’études de base et souhaitant obtenir des stages supplémentaires pourront déposer un avis pour effectuer une septième année d’études.
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Les étudiants en médecine ayant terminé les stages de la 6ème année pourront également passer des stages cliniques internes facultatifs, à temps plein, avant de soutenir leur thèse. Ils bénéficieront aussi de plusieurs stages, d’une durée minimale d’un mois pour chaque stage, sur une année.
Le mardi 11 juin, ces propositions ont été soumises au vote des étudiants lors d’assemblées générales organisées dans chacune des facultés de médecine du pays. Résultat: un rejet de l’offre du gouvernement. Pas moins de 50% des étudiants ont refusé l’option de la septième année optionnelle, et ont souhaité avoir plus de détails et de visibilité sur la mise en œuvre de ces mesures, d’après un membre de la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie, contacté par Le360.
Pas d’unanimité sur les propositions du gouvernement
«En principe, les étudiants étaient prêts à répondre positivement aux propositions du gouvernement. Les résultats étaient très serrés à l’issue d’un vote organisé à l’échelle nationale. La moitié était pour, et l’autre contre», révèle notre source, qui précise que «les étudiants qui étaient contre demandaient des clarifications et davantage de détails techniques».
Ils exigent aussi la signature d’un procès-verbal pour acter les propositions du gouvernement, ainsi que des accords fixant les modalités de reprogrammation des cours et clarifiant le sort réservé aux étudiants ayant obtenu la note de zéro après le boycott des examens.
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Dans la foulée, le jeudi 13 juin, les doyens des facultés de médecine et de pharmacie publiaient un nouveau calendrier des examens de la session normale du printemps (du 26 juin au 10 juillet) et ceux de la session de rattrapage du second semestre (du 22 au 29 juillet). Une démarche qui n’a pas été appréciée par les futurs praticiens.
«Après cette annonce, les étudiants ont exprimé leur mécontentement et se sont dits prêts à boycotter une nouvelle fois ces examens», soutient notre source. La Commission nationale des étudiants prévoit d’organiser, sous peu, de nouvelles assemblées générales pour confirmer un nouveau boycott des examens, pouvant déboucher sur une probable année blanche.