Les étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie, qui observent une grève depuis plusieurs mois, ont organisé samedi 18 mai un sit-in devant le Parlement. Les protestataires, soutenus par leurs parents, ont brandi des slogans appelant le gouvernement et le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, à privilégier la voie du dialogue pour mettre fin aux tensions au sein des universités, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du lundi 20 mai.
Les étudiants ont dénoncé les suspensions «jugées sévères» à l’encontre de plusieurs étudiants, en soulignant que les protestations se poursuivraient pour condamner «la fermeture de la porte du dialogue depuis février dernier». Le ministre Miraoui avait indiqué devant le Parlement qu’il n’y aurait pas de «session extraordinaire» appelant les étudiants à reprendre leurs cours pour préparer la session des examens qui auront lieu, comme prévu, au mois de juin.
Les familles des étudiants grévistes ont rejeté catégoriquement les propos du ministre, qu’elles considèrent comme un avertissement laissant entendre qu’il n’y aurait aucun changement dans la date des examens. Elles comptent adresser une lettre à Miraoui pour lui demander de suspendre les sanctions et les suspensions prises à l’encontre des étudiants et d’intervenir pour mettre fin à cette crise qui perdure. D’autant, ajoutent-ils, que «le spectre d’une année blanche plane sur les universités, bien que leurs revendications soient légitimes et que leur objectif demeure l’amélioration de la formation médicale et en aucun cas l’émigration vers l’étranger, comme on le laisse entendre».
La commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie campe sur sa position de poursuivre le boycott des cours jusqu’au retour à la table du dialogue et la signature d’un procès-verbal de l’accord entre les deux parties sur tous les points en suspens.
Sauf que le ministre de tutelle persiste à organiser les examens dans les dates prévues. Une position qui lui a valu un tollé de critiques à cause de sa tentative de s’orienter vers une année blanche, comme le pensent les étudiants et leurs familles. Abdellatif Miraoui avait lancé, le 13 mai au Parlement, un ultimatum aux étudiants pour cesser leur grève en annonçant que son département prendrait des «mesures qui entraîneraient des pertes considérables».
Et le ministre de préciser que son département a répondu à 45 demandes sur les 50 émises par les étudiants, soulignant que certaines revendications étaient inacceptables, notamment celles qui demandent, par exemple, la participation à la sélection des candidats éligibles à la faculté de médecine et le refus des formations appliquées.