L'arrivée des smartphones au Maroc a bousculé la vie sociale des Marocains. Leur santé sexuelle aussi. C'est ce que démontrent les résultats de l'étude sur l'impact de l'usage du smartphone sur les performances sexuelles chez les hommes et les femmes, dévoilés hier, jeudi 12 décembre, à Casablanca.
Dirigée par Redouane Rabii, chef du département de santé sexuelle et d'urologie de l'hopital Cheikh Khalifa, cette enquête est un sondage mené auprès d'un échantillon de 600 personnes âgées entre 20 et 60 ans. Des entretiens avec cet échantillon représentatif de la société marocaine, auquel un questionnaire a été soumis, ont été menés en face à face.
"L'étude a duré deux mois et nous avons été épaulés par un professeur de statistiques de l'université Hassan II de Casablanca", précise l'initiateur de cette étude présentée comme étant la première recherche du genre au Maroc.
Les résultats nous apprennent ainsi que les 20-45 ans sont les plus impactés par l'utilisation d'un smartphone dans leur chambre à coucher.
60% de l'échantillon avoue que la présence de smartphones, tablettes, dans le lit conjugal perturbe sérieusement leur vie sexuelle.
"La nouvelle génération est la plus touchée car elle connaît pas la vie sans ces outils technologiques contrairement aux anciennes générations qui savent à quoi ressemble une relation sans téléphone portable", précise Redouane Rabii.
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D'autres chiffres éloquents: 50,5% des personnes interviewés ne sont pas satisfaits de leur sexualité, 11,5% des personnes enquêtées font état de troubles érectiles sévères, et 35% souffrent d'une baisse de leur libido.
86,7% des personnes utilisent leurs smartphones dans la chambre à coucher, dans leur salle de séjour et en voiture, et seulement 18,6% des personnes enquêtées mettent leur téléphone sous silencieux avant de se coucher.
L'étude conclut que l'analyse détaillée des réponses a démontré une augmentation de l'incidence de la dysfonction sexuelle, plus précisément auprès de la tranche d'âge oscillant entre 20 et 45 ans.
Cette prévalence est particulièrement élevée parmi les sujets utilisant plusieurs produits électroniques à la fois.
L'utilisation excessive des téléphones portables est traitée comme n'importe quelle addiction. C'est ce qu'a souligné la psychologue Leïla Amrani, lors de la présentation de cette étude.
Cette intervenante a en outre précisé qu'il fallait instaurer des règles dans la famille pour ne pas installer de mauvaises habitudes.
Donner un smartphone à un enfant de moins de 10 ans est déconseillé et lorsque c'est vraiment nécessaire mieux vaut donner un téléphone basique, et non un smartphone, c'est à dire que l'appareil doit être, précise cette spécialiste, "sans Internet ni réseaux sociaux, juste pour être joignable.".
Redouane Rabii resommande en outre aux adultes de s'habituer à une utilisation raisonnée de leur(s) smartphone(s) et autres outils technologiques de communication.