Escroc, flambeur… Qui est vraiment El Mehdi Maniar, «l’enseignant prodige»?

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Frappé d’interdiction d’exercer, El Mehdi Maniar a fait le buzz par ses méthodes d’enseignement à grand succès avant de se révéler un vrai charlatan qui se joue du destin de ses élèves. Voici qui il est vraiment.

Le 26/01/2019 à 11h32

Sur la toile, on ne jurait que par ses succès, soit zéro échec scolaire parmi ses élèves. Mais dans la vraie vie, El Mehdi Maniar se révèle bien moins flamboyant, si ce n’est pas un train de vie qui jure avec la mission qu’il s’est auto-désigné, l’aide à la scolarité. Au mépris de la loi, mais aussi du minimum des règles de bienséance auxquelles tout enseignant qui se respecte doit se tenir.

Désormais interdit d’exercer et ses écoles fermées puisque ne disposant d’aucune autorisation du ministère de l’Education nationale, El Mehdi Maniar «l’enseignant prodige» s’est avéré rien de moins qu’un escroc qui se joue du destin de ses élèves et qui profite de leur vulnérabilité pour…flamber.

Tel un rappeur Ouest Coast, c’est avec du cash, beaucoup de cash, qu’il a récemment fait parler de lui, en octroyant des sommes importantes, vidéos à l’appui, à ses élèves les plus brillants. Mal lui en aura pris. Le geste, comme tout le bruit fait autour de son train de vie extravagant, en disent long sur le personnage. D’autant qu’il s’est révélé qu’il s’agit d’une arnaque pure et simple, censée marketer le sale «business» de l’intéressé.

Exemple en est la vidéo où on le voit octroyer 40.000 dirhams (rien que ça) à un de ses élèves. Il se trouve, après enquête, que El Mehdi Maniar a récupéré tout cet argent et qu’il s’agit d’une duperie destinée à promouvoir son activité. Néanmoins, et comme pour faire taire ses élèves, il leur offrait des smartphones et du bakchich.

Un petit génie, El Mehdi Maniar l’est bel et bien, mais pas là où il tentait de le faire croire. Natif de Marrakech en août 1996, toujours célibataire et tout juste lauréat d’un baccalauréat en lettres, El Mehdi Maniar commence d’abord par ouvrir une école à Ben M’sik à Casablanca. Nous sommes en 2014 et l’établissent s’appelle le Groupe scolaire Al Ahrar 3. La même année, il s’inscrit à la faculté de droit d’Ain Chok puis à celle de Mohammedia mais sans y poursuivre ses études.

Cela ne l’empêchera pas d’ouvrir un autre groupe scolaire à Bernoussi, toujours à Casablanca. Il le baptisera…El Mehdi Maniar. Sauf qu’il ne dispose d’aucune autorisation pour ouvrir une école et encore moins d’un agrément pour exercer en tant qu’enseignant. C’est bien plus tard, en 2017, qu’il dépose une demande auprès de l’Académie régionale du ministère de l’Education nationale afin d’ouvrir un «institut des langues». La demande lui sera refusée.

Il n’empêche. El Mehdi Maniar use de nombre d’astuces pour continuer d’exercer. Il crée une SARL avec la vague dénomination «Institut El Mehdi Maniar privé», toujours à Bernoussi, sous couvert de soutien scolaire et de coaching. Il ouvre par la suite deux antennes, à Had Soualem et à El Jadida avant d’élargir son business à Mohammedia et Rabat. Pour maquiller le tout, il opère également en tant qu’enseignant dans une école privée à Mohammedia, autorisée par la tutelle. Il profite de cette plateforme pour continuer à donner des cours de soutien scolaire moyennant des sommes allant de 250 à 500 dirhams par mois et par élève.

Le tout aurait pu continuer à l’infini n’était-ce la tendance de Maniar à l’éclat. Sa vantardise a révélé au grand jour son activité malsaine et destructrice. Ce n’est pas pour rien que la vanité est un péché capital.

Par Tarik Qattab
Le 26/01/2019 à 11h32