«Il y a des responsabilités partagées avec le département de tutelle, car la personne incriminée était connue pour l’organisation de colonies de vacances et de sorties récréatives», a affirmé Chahid Lazaar, un des responsables de la Ligue marocaine des droits de l’Homme (LMDH) dans un entretien avec Le360. L’autre partie à blâmer, et qui porte selon notre interlocuteur une importante part de responsabilité, est «la famille de la victime».
Chahid Lazaar s’est également dit surpris que les autorités locales du quartier Anassi, à Casablanca (où résident l’agresseur présumé, l’enfant et sa famille), «n’aient rien relevé de suspect chez le pédophile présumé». «Il est étonnant que le comportement du mis en cause, pourtant connu de tous, soit passé entre les mailles du filet des autorités locales», a-t-il fait remarquer.
Le responsable de la LMDH affirme ne pas comprendre que ce type de sorties et de colonies de vacances puissent «échapper au contrôle rigoureux des autorités». «Dans le cas présent, il y avait 19 enfants qui logeaient dans un même appartement à El Jadida, qui entraient et sortaient au vu et au su de tout le monde. Qui a autorisé la location de ce logement? Pourquoi le mokaddem n’a rien signalé ni vérifié la légalité de l’hébergement? Pourquoi la famille a-t-elle accepté (de confier son enfant à cette personne, NDLR) et pour quelles raisons?», s’est-il interrogé.
Chahid Lazaar a ainsi demandé que «la mère soit elle aussi entendue par le parquet et, pourquoi pas, poursuivie par la justice si des éléments à charge venaient à s’ajouter lors de l’instruction de cette affaire». «L’enquête du parquet devrait répondre à toutes les questions et situer les responsabilités, afin que ce drame ne se reproduise pas», a-t-il ajouté, indiquant que son association compte organiser prochainement «un séminaire sur cette affaire, qui serait un moyen de sensibiliser la société à ces dangers».
L’affaire du viol présumé commis par un homme de 57 ans sur un mineur a été révélée grâce à une vidéo filmée par deux femmes et partagée sur les réseaux sociaux. Après avoir placé le mis en cause en détention provisoire, le parquet a ouvert une enquête sous la direction d’un juge d’instruction qui n’a pas encore fixé la date du procès.