En colère, les opticiens du Maroc annoncent une grève nationale le 24 juin

Un magasin d'opticien au Maroc.

Revue de presseLe Syndicat professionnel national des opticiens du Maroc vient d’annoncer une grève nationale pour le 24 juin. Il proteste contre l’anarchie qui pèse sur le secteur, et particulièrement dans le domaine de la formation. Cette revue de presse est tirée d’un article d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 29/05/2025 à 20h33

Pour dénoncer l’anarchie que connaît leur secteur, les opticiens montent le ton et menacent d’une grève nationale le 24 juin prochain. C’est ce qu’a annoncé cette semaine le Syndicat professionnel national des opticiens du Maroc, insistant sur l’urgence de remédier à la situation.

L’information est rapportée par Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 30 mai. Le journal précise que le syndicat compte également organiser le même jour un sit-in qualifié d’«historique» devant le ministère de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences.

Le secteur des opticiens est confronté à la prolifération de pratiques qui nuisent à la profession. D’ailleurs, la représentation syndicale a accompagné son annonce d’une grève par un appel aux pouvoirs publics pour l’ouverture d’une enquête sur le phénomène de «vente» de certificats et de diplômes dans le secteur. Elle a aussi plaidé pour la suspension de l’enseignement de la filière optique à Salé, et l’interdiction de l’inscription de nouveaux étudiants pour la prochaine année universitaire.

Le syndicat justifie son action par la profonde anarchie et le manque quasi-total de contrôle dans le secteur de la formation. Selon Al Ahdath Al Maghribia, il pointe du doigt l’émergence récente de signes d’effondrement du système, attribuant cela à la «vente» de diplômes par des institutions aux pratiques douteuses et ne respectant pas les critères scientifiques minimaux.

La représentation des opticiens a mis en garde contre la persistance d’un certain laxisme et du silence injustifié face à ces graves violations. Ceci n’aurait pour conséquences, selon le syndicat, que de renforcer davantage l’anarchie qui pèse sur une profession qui constitue un des piliers de la santé publique.

C’est donc dans ce contexte que le syndicat a appelé à renforcer les conditions d’accès dans les établissements d’enseignement supérieur, en instaurant des règles strictes respectant les normes académiques et scientifiques. Il insiste également sur la nécessité d’appliquer les dispositions réglementaires prévues dans les décrets exécutifs de la loi n°45.13, considérée comme un texte juridique crucial qui protège la profession contre les abus et les pratiques illégales.

Toujours d’après le journal, le syndicat des opticiens insiste également sur la suspension de la délivrance d’autorisations à de nouveaux établissements de formation dans cette filière, et le non-renouvellement de l’habilitation des institutions actuellement autorisées. Ceci serait justifié, selon la même source, par le fait que le nombre d’opticiens qui exercent actuellement dépasse largement les besoins réels du marché du travail.

Par Fayza Senhaji
Le 29/05/2025 à 20h33