La technologie finira t-elle par porter atteinte à notre liberté en s'invitant dans les lieux les plus intimes, tels que le hammam ? C'est ce que laisse penser le fait-divers que relate le quotidien Assabah de ce 28 octobre. Le rituel du hammam, supposé être relaxant, libérateur de tensions cumulées tout au long d'une semaine stressante, a tourné au cauchemar vendredi dernier pour ces habituées d’un hammam d’Oulfa, dans l’arrondissement de Hay Hassani.Succombant à la chaleur humide qui plonge le corps dans une sorte de léthargie, les clientes du hammam profitaient pleinement de leur séance bien-être sans se douter que l'objectif d'un appareil photo était en train d'immortaliser leur intimité à leur insu. L'accusée, une jeune femme âgée de 34 ans habitant la zone Lissassfa, munie de son smartphone, a été surprise en train de prendre des clichés des autres femmes dans l'enceinte du hammam. La découverte a provoqué un état de psychose parmi les clientes, qui n'ont pas hésité à encercler la prévenue afin de lui arracher son téléphone. Niant son forfait, la jeune femme, qui n'a pas voulu lâcher son téléphone, n'a pas su convaincre le groupe qui a pris la décision d'appeler la police.Sur place, les forces de police ont procédé à l'arrestation de l'accusée, qui a ensuite été dirigée vers le commissariat de Hay Hassani. Les premiers examens de son smartphone n’ont révélé aucune trace de photos compromettantes. Pourtant, voulant en avoir le coeur net, la police a déposé une requête auprès du procureur du roi qui a ordonné l’ouverture d’une instruction pour l'examen du téléphone par la police scientifique et technique de Casablanca. Et le service a effectivement pu récupérer, dans la mémoire de l'appareil, 10 photos de femmes nues prises par l'accusée. Il a ensuite été convenu de placer la jeune femme en garde à vue prolongée, jusqu'à ce que l'enquête puisse révéler les tenants et aboutissants de son acte, notamment le sort que destinait l'accusée à ces clichés, ainsi que ses éventuels complices.Une affaire similaire de photos prise au sein d'un hammam avait éclaté il y a 3 ans dans la province de Guelmim où les prévenus, dont une femme, ont écopé de peines lourdes allant de deux à cinq ans fermes.
Par Asmaa El Kezit
Le 28/10/2014 à 00h12